Apple est poursuivie en vertu des lois antitrust aux États-Unis
La Presse Canadienne|Publié le 21 mars 2024(Photo: La Presse Canadienne)
Washington — Le ministère américain de la Justice a lancé jeudi une vaste action en justice contre Apple, accusant le géant de la technologie de s’être forgé un monopole illégal sur le marché des cellulaires qui élimine ses concurrents et étouffe l’innovation.
La poursuite, déposée devant un tribunal fédéral du New Jersey, allègue qu’Apple détient un pouvoir de monopole sur le marché des cellulaires et utilise son emprise sur l’iPhone pour «s’engager dans une conduite large, soutenue et illégale».
La poursuite — qui a également été intentée auprès de 16 procureurs généraux d’État — est le dernier exemple de l’approche du département de la Justice des États-Unis en matière d’application vigoureuse de la loi antitrust fédérale qui, selon les responsables, vise à garantir un marché équitable et compétitif.
Le président Joe Biden a appelé le département de la Justice et la Federal Trade Commission à appliquer vigoureusement les lois antitrust. Le contrôle accru des fusions d’entreprises et des transactions commerciales s’est heurté à la résistance de certains chefs d’entreprise qui ont fait valoir que l’administration démocrate allait trop loin, mais d’autres ont salué cette mesure comme étant attendues depuis longtemps.
L’affaire vise directement la forteresse numérique qu’Apple, dont le siège social se trouve à Cupertino, en Californie, a construite autour de l’iPhone et de ses autres produits comme l’iPad, le Mac et l’Apple Watch pour créer ce que l’on appelle souvent un «jardin clos», afin que ses appareils et ses logiciels puissent s’agencer ensemble en symbiose sans grand effort pour l’utilisateur.
Cette stratégie a contribué à faire d’Apple l’entreprise la plus prospère au monde, avec un chiffre d’affaires annuel de près de 400 milliards $ US et, jusqu’à récemment, une valeur marchande de plus de 3000 milliards $ US. Les actions d’Apple ont toutefois chuté de 7% cette année, ce qui a amené Microsoft, son rival de longue date, à prendre le relais comme l’entreprise la plus valorisée au monde.
Apple a défendu son écosystème comme un élément indispensable prisé par les consommateurs qui souhaitent la meilleure protection disponible pour leurs informations personnelles. L’entreprise a décrit cette barrière comme un moyen pour l’iPhone de se distinguer des appareils fonctionnant avec le logiciel Android de Google, qui n’est pas aussi restrictif.
Les régulateurs antitrust ont toutefois clairement indiqué dans leur poursuite qu’ils considéraient l’écosystème d’Apple comme une arme pour conjurer la concurrence, créant des conditions de marché qui lui permettent d’imposer des prix plus élevés qui ont propulsé ses marges bénéficiaires tout en étouffant l’innovation.
«Les consommateurs ne devraient pas avoir à payer des prix plus élevés parce que les entreprises violent les lois antitrust», a plaidé le procureur général Merrick Garland dans un communiqué.
«Nous affirmons qu’Apple a maintenu un pouvoir monopolistique sur le marché des cellulaires, non seulement en devançant la concurrence sur le fond, mais en violant la loi antitrust fédérale. Si rien n’est contesté, Apple ne fera que renforcer son monopole sur les cellulaires.»