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Bénéfice surprise pour la plateforme Uber

AFP|Publié le 01 août 2023

Bénéfice surprise pour la plateforme Uber

La plateforme de réservation de véhicules avec chauffeur (VTC) et de livraison de repas a dégagé un bénéfice net de 394 millions de dollars. (Photo: Getty Images)

San Francisco — Avec un bénéfice net surprise au deuxième trimestre, Uber (UBER) n’a jamais été aussi près de prouver la rentabilité de son modèle économique, adopté par de nombreuses entreprises, mais toujours controversé.

La plateforme de réservation de véhicules avec chauffeur (VTC) et de livraison de repas a dégagé un bénéfice net de 394 millions de dollars, d’après son communiqué de résultats publié mardi, alors que le marché s’attendait à une perte.

L’entreprise avait perdu 713 millions à la même période de l’an dernier.

«Tout s’est mis en place comme prévu ce trimestre», a commenté le directeur général Dara Khosrowshahi, sur la chaîne CNBC.

«Nous prévoyons d’être bénéficiaire chaque trimestre à partir de maintenant», a-t-il ajouté. Uber n’a jamais fini un exercice comptable dans le vert depuis son introduction en Bourse, en mai 2019.

Le nombre de courses avec passagers effectués via Uber a bondi de 26% sur un an d’après l’entreprise, qui se félicite que la demande pour ces trajets aux États-Unis et au Canada soit de retour au niveau d’avant la pandémie.

Au Royaume-Uni, le changement de tarification a entraîné une hausse des revenus. Et l’activité de livraisons de repas ne faiblit pas, au contraire, malgré l’inflation.

 

«Redressement historique»

Uber a aussi resserré la vis du côté des dépenses. Ses frais généraux et administratifs ont baissé de 42% en un an, grâce notamment à des licenciements.

«Dara (Khosrowshahi) est en train de réaliser un redressement historique», ont commenté les analystes de Wedbush Securities, qui ont notamment salué la discipline financière dont fait preuve la société.

Mais la partie est loin d’être gagnée pour le service synonyme de la «gig economy» (économie à la tâche).

Car la quasi-totalité du bénéfice constaté au deuxième trimestre tient à un effet comptable sans rapport avec l’activité de la plateforme.

Uber a ainsi profité de l’appréciation de la valeur de ses participations dans la start-up de taxis volants Joby, la jeune société dédiée à la conduite autonome Aurora et la plateforme asiatique de VTC Grab.

Pour autant, même hors ces effets comptables exceptionnels, Uber reste légèrement bénéficiaire, alors que les analystes tablaient sur une petite perte.

Et le groupe a dégagé, au deuxième trimestre, le premier bénéfice opérationnel de son histoire, ce qui signifie que son activité principale est désormais rentable.

Le chiffre d’affaires, lui, atteint 9,2 milliards de dollars, soit moins que les 9,3 milliards escomptés par le marché.

Les revenus sont notamment entravés par la mauvaise performance de l’activité de fret, dont les recettes ont diminué de 30% sur un an, à 1,28 milliard de dollars.

 

Prévisions ambitieuses

Wall Street n’a initialement pas tenu rigueur au groupe californien de ce raté. Dans les échanges électroniques préalables à l’ouverture de la Bourse de New York, le titre gagnait plus de 2%.

Mais il perdait plus de 6% à 14h45, alors que les analystes prenaient la mesure des prévisions ambitieuses de la plateforme, largement supérieures aux leurs.

Angelo Zino, analyste de CFRA Research, reste optimiste, notamment grâce aux partenariats qu’a récemment signé Uber avec le livreur de pizzas Domino’s et à Phoenix (Arizona) avec Waymo, la branche de voitures autonomes de Google.

«La rentabilité enregistrée ce trimestre est une étape importante, mais ce n’est qu’une étape», a déclaré Dara Khosrowshahi lors d’une conférence téléphonique.

«La rentabilité n’est pas une fin en soi, c’est un moyen d’accomplir notre mission, de construire une entreprise qui marque les générations».

«Nous sommes fiers des progrès que nous avons réalisés, surtout à cette échelle, et dans un environnement macro-économique aussi imprévisible», a-t-il ajouté. «Nous savons aussi que les attentes, et c’est bien normal, vont continuer à augmenter. Nous serons à la hauteur».