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Bruxelles veut être informée des acquisitions des géants du web

AFP|Publié le 14 Décembre 2020

Bruxelles veut être informée des acquisitions des géants du web

« On va imposer aux grandes plateformes, lorsqu’elles vont faire une acquisition, de nous la notifier préalablement ». (Photo: Getty Images)

Les géants du numérique, que Bruxelles veut réguler via une nouvelle directive qui sera présentée mardi, seront obligés de notifier au préalable leurs acquisitions, a annoncé lundi le commissaire au Marché intérieur Thierry Breton.

« On va imposer aux grandes plateformes, lorsqu’elles vont faire une acquisition, de nous la notifier préalablement », dans le cadre de la nouvelle réglementation de « l’espace numérique », a expliqué le commissaire sur France Inter. 

Les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft) sont dans le collimateur des autorités américaines et européennes pour leur politique d’acquisitions tous azimuts, vue comme un moyen d’étouffer la concurrence. Illustration de cette logique: le rachat par Facebook d’Instagram et Whatsapp ou par Google de YouTube et de l’application de navigation Waze.  

Cette règle obligeant la dizaine de « plateformes systémiques » dans le monde à notifier au préalable à la Commission toute acquisition figurera dans une directive sur les marchés numériques («Digital Market Act» ou DMA), et sera une « première mondiale », selon Thierry Breton. 

Elle vise « ces acteurs qui sont très grands, qui ont un nombre gigantesque de clients » et donc « un chiffre d’affaires, une valorisation (boursière) importante qui vous permet d’avoir une capacité prédatrice sur l’autre », a expliqué l’ancien PDG d’Atos. 

Les cinq GAFAM, qui occupent les premières places mondiales en termes de capitalisation boursière, valent près de 8 000 milliards de dollars en Bourse, contre un peu plus de 2 000 milliards il y a cinq ans. 

De même que les « banques systémiques », réputées « too big to fail » (« trop grosses pour faire faillite ») ont été régulées après la crise de 2008, de même les « plateformes systémiques » doivent l’être, a comparé le commissaire au Marché intérieur. « Car quand on est très grands, on a de très grandes responsabilités », a-t-il dit. 

Pour autant, « mon rôle n’est pas de séparer, de démanteler, mon rôle c’est de donner des règles, et si ces règles ne sont pas appliquées, il y aura des sanctions, et si ces sanctions, de façon ultime, de façon répétée, ne sont pas suivies, on pourra aller jusqu’au démantèlement », a-t-il ajouté.