CGI avait connu des défis de recrutement durant la pandémie au moment où la demande pour les travailleurs du secteur de la technologie était à un sommet. (Photo: La Presse Canadienne)
Après la ville de Québec, c’est au tour des bureaux montréalais de CGI (TSX:GIB.A, 141,31$) de connaître des mises à pied. L’entreprise de services-conseils en informatique a licencié 55 personnes au moment où le marché de l’emploi dans le secteur technologique se tempère.
CGI a mis à pied 55 employés travaillant à ses bureaux de Montréal en novembre, selon un avis envoyé au ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale. L’entreprise avait mis à pied 19 employés à ses bureaux de Québec, en octobre.
La société a lancé un programme d’optimisation de ses coûts au mois de septembre, notamment en adaptant la taille de son portefeuille immobilier et en améliorant son efficacité opérationnelle. «Ce programme touchera moins de 1% de l’ensemble des employés et sera réparti dans toutes les régions où nous opérons dans le monde», précise un porte-parole de l’entreprise dans un courriel.
La décision survient à un moment où CGI voit sa croissance décélérer. En devise constante, ses ventes ont augmenté de 2,2 % au cours du trimestre clos à la fin septembre. En comparaison, ce rythme était de 6,3 % au trimestre précédent.
À la fin septembre, les effectifs mondiaux de CGI étaient restés relativement stables à 91 500 employés. «Ça peut vouloir dire qu’il y a un ralentissement des activités», avançait l’analyste Daniel Chan, de Valeurs mobilières TD, lors de la publication des plus récents résultats trimestriels en novembre.
L’analyste Stephanie Price, de Marchés mondiaux CIBC, reste optimiste pour l’entreprise qui conserve un «solide» carnet de commandes, souligne-t-elle. Un retour à une croissance plus vigoureuse pourrait toutefois prendre un peu plus de temps.
«Nous anticipons que CGI va passer au travers de quelques trimestres d’une croissance plus lente, tandis que les services TI en mode délégué prennent plus de temps avant de générer des revenus et que la demande pour la consultation est plus modeste dans ce contexte économique.»
Moins d’appétit pour le recrutement
CGI avait connu des défis de recrutement durant la pandémie au moment où la demande pour les travailleurs du secteur de la technologie était à un sommet.
Signe du ralentissement du marché de l’emploi dans le secteur technologique, le président et chef de la direction, George D. Schindler, rapportait en novembre que les employés étaient plus fidèles. «Notre taux de roulement est inférieur à celui de l’industrie. Il est même rendu inférieur au seuil d’avant la pandémie.»
Par rapport à l’an dernier, les offres d’emploi de CGI ont reculé de 68% au Canada pour les mois de juillet, août et septembre, selon une recension de la firme RBC Marchés des capitaux. Le nombre de postes affichés était 52% inférieur au niveau d’avant la pandémie.
Le marché de l’emploi dans le secteur technologique a connu un ralentissement cette année. En février, Google Canada a annoncé la suppression d’une vingtaine de postes à son bureau de Montréal. En janvier, le spécialiste du commerce infonuagique Lightspeed a annoncé l’abolition de 300 postes, afin de réduire ses dépenses d’exploitation de 10%.
Au début du mois d’octobre, l’application de voyage Hopper a mis à pied près de 250 employés, soit 30 % de ses effectifs. L’annonce avait toutefois eu «peu d’impact» au siège social de Montréal, avait précisé l’entreprise.
Par Stéphane Rolland, La Presse Canadienne