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Cinq choses à savoir sur la «méga-usine» allemande de Tesla

AFP|Publié le 22 mars 2022

Cinq choses à savoir sur la «méga-usine» allemande de Tesla

À terme, l’usine doit employer 12 000 salariés et attirer un important réseau de sous-traitants. (Photo: 123RF)

Projet de tous les superlatifs, la première usine européenne de Tesla a livré ses premières voitures, mardi, sur son site de Grünheide, près de Berlin.

Dans un monde assoiffé de véhicules électriques, ces Tesla «made in Germany» viennent défier sur leur terrain les constructeurs allemands. Voici cinq choses à savoir sur la «méga-usine» allemande d’Elon Musk.

Tesla voit grand

Le débuts sont modestes: trente clients ont récupéré leur Tesla Model Y à l’usine de Berlin mardi lors d’une cérémonie organisée pour l’occasion.

Mais le groupe américain voit grand: à terme, 500 000 unités de ce VUS électrique doivent sortir chaque année de l’usine berlinoise, un bond significatif pour Tesla qui a produit l’an dernier un peu moins d’un million de véhicules.

L’usine est présentée comme la «plus avancée» du groupe qui produit sur quatre sites, en Californie, au Texas et à Shanghai.

Jusqu’ici, l’Europe dépendait du site chinois pour livrer les Model Y aux clients.

La «méga-usine» de Grünheide est «l’un des plus grands projets stratégiques de Tesla» qui «devraient renforcer sa part de marché en Europe, à mesure que de plus en plus de consommateurs optent pour les véhicules électriques», estiment les analystes de la société d’investissement Wedbush.

 

«Das Auto» sur le qui-vive

Le modèle de production de Tesla «s’attaque très efficacement aux constructeurs automobiles allemands» engagés dans une mutation à marche forcée vers l’électrique, estime l’expert automobile allemand Ferdinand Dudenhöffer.

La menace est particulièrement vive pour BMW ou Audi, au sein desquels «la voiture tout électrique est encore dans une niche et mal positionnée», selon lui.

Tesla a réalisé l’an dernier une marge bénéficiaire de 12,4% par voiture électrique, «mieux que BMW et Audi», les plus proches de Tesla en matière de gamme, ajoute-t-il.

Herbert Diess, le patron de Volkswagen, s’inquiétait il y a peu que l’Américain puisse fabriquer à Grünheide une voiture en dix heures, quand la principale usine électrique du géant allemand y passe actuellement encore « plus de 30 heures ».

Une chance pour l’EstSitué dans le Land de Brandebourg, à une trentaine de kilomètres de Berlin, l’usine de Grünheide est le plus important projet industriel ayant vu le jour dans l’ancienne RDA depuis la réunification.

«Tesla a allumé les projecteurs et les a braqués sur le Brandebourg et l’Allemagne de l’Est», estime le chef de la région Dietmar Woidke. Il veut y voir « un renversement de tendance » en faveur de l’est qui n’a pas encore rattrapé le niveau socio-économique de l’ouest.

À terme, l’usine doit employer 12 000 salariés et attirer un important réseau de sous-traitants.

Construite en un peu plus de deux ans, sur la base d’autorisations provisoires, «Tesla doit servir d’exemple pour les projets d’investissement en Allemagne» qui butent trop souvent sur des procédures administratives trop longues, estime la fédération des industriels BDI.

 

Craintes pour l’environnement 

L’installation de cette usine en plein cœur d’une vaste région forestière a suscité la contestation de certains riverains, inquiets de l’impact écologique du projet.

Soutenus par les associations de défense de l’environnement, ils ont engagé de nombreuses procédures judiciaires. Une petite manifestation s’est encore déroulée mardi devant l’usine.

La consommation d’eau du site particulièrement mis en cause: l’usine est située dans des localités déjà en tension, touchées ces trois dernières années par des sécheresses estivales.

Ces problématiques ont conduit à plusieurs suspensions de chantier et retardé la délivrance de l’agrément par les autorités administratives, que Tesla n’a reçu que début mars.

 

«Danke Deutschland» dit Musk 

Elon Musk a suivi de près le processus de construction de sa première usine européenne. Le patron de Tesla a assisté mardi à la remise des premiers véhicules, se fendant d’un tweet en allemand: «Danke Deutschland!!»

Rencontrant régulièrement responsables politiques locaux et nationaux, le milliardaire américain s’est plusieurs fois irrité des lenteurs de la bureaucratie allemande.

Mais le fantasque patron a également déployé le grand jeu, invitant des centaines de riverains pour une fête foraine sur le site en octobre.

La musique électronique, qu’il affectionne, était encore au programme pour l’inauguration mardi, réservée à une poignée d’accrédités, loin de la plupart des médias que le groupe a largement tenus à distance depuis deux ans.