Le décaissement de 750 M$US drainerait quasiment toutes les liquidités disponibles du groupe. (Photo: 123RF)
New York — Le géant russe du commerce en ligne Ozon a averti vendredi qu’il pourrait faire défaut sur sa dette si sa suspension de la cote à la Bourse Nasdaq de New York se prolongeait jusqu’à mardi inclus.
L’annonce intervient au lendemain d’une communication similaire du «Google russe», Yandex, également coté au Nasdaq et qui pourrait se retrouver en défaut de paiement si sa cotation ne reprend pas lundi.
Ozon a indiqué qu’une disposition prévoyait que si sa cotation au Nasdaq était suspendue au moins sept séances, certains de ses créanciers obligataires étaient en droit de demander le remboursement immédiat de leurs titres.
«La cotation d’Ozon demeure suspendue», a commenté à l’AFP un porte-parole du Nasdaq.
Les obligations visées par cette disposition sont d’un montant total de 750 millions de dollars US (M$US), qui serait augmenté d’intérêts, et avaient pour échéance initiale 2026.
L’«Amazon russe», comme il est souvent surnommé, disposait vendredi d’environ 113 milliards de roubles de liquidités, a-t-il annoncé, soit quelque 1,08 milliard de dollars US au cours du jour.
Cependant, outre le fait que le décaissement de 750 M$US drainerait quasiment toutes les liquidités disponibles du groupe, et aurait ainsi «un impact significatif sur ses activités», quelque 80% de ces liquidités se trouvent en Russie.
Ozon prévient que, du fait des sanctions imposées, notamment aux institutions financières russes, et des mesures de contrôle des capitaux mises en place par les autorités russes, il pourrait ne pas parvenir à rembourser les créanciers.
Le groupe évoque la possibilité de négocier, «mais il n’y a pas de garantie de succès», concède-t-il.
Faute de transfert suffisant ou d’accord avec les créanciers, le défaut de paiement deviendrait effectif fin mai, selon les dispositions convenues à l’émission des obligations.
Déjà coté à la Bourse de Moscou, Ozon avait fait son entrée en fanfare à la Bourse de New York en décembre 2020, levant, au passage, 1,2 milliard de dollars US.
L’«Amazon russe» a, comme le géant américain, démarré à la fin des années 1990 en vendant des livres et fait désormais partie du trio de tête du cybercommerce russe.
Jeudi, un autre géant russe de la tech, Yandex, parfois surnommé le «Google russe», avait déjà prévenu du risque d’un défaut de paiement si sa cotation restait suspendue lundi au Nasdaq.