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Commerce en ligne alimentaire: croissance importante à prévoir

Pascal Forget|Publié le 16 juillet 2019

Commerce en ligne alimentaire: croissance importante à prévoir

(Photo: 123RF)

Selon l’enquête Portrait du commerce électronique alimentaire au Québec, environ 7% de la population a fait un achat de produits alimentaires en ligne entre les mois de décembre 2018 et de février 2019. Chez certains groupes, c’est plus important: chez les universitaires et les personnes de 35-54 ans, c’est 11%.

Selon Claire Bourget, directrice principale Recherche marketing au CEFRIO, «Dans le commerce électronique, le secteur alimentaire est celui qui augmente le plus.»

Plus que faire son épicerie en ligne

«Ce qu’on voyait, c’était le comportement habituel, une extension de sa façon de faire en épicerie». Mais, «avec l’adoption de nouveaux modèles d’affaire en commerce électronique, il apparait que l’industrie de la distribution en alimentation au Québec s’apprête à vivre de grands changements», dit Mme Bourget.

On souligne dans l’étude l’apparition de l’achat par abonnement de boites d’aliments prêts à cuisiner: «En moyenne, les gens vont essayer 2,8 services». On s’abonne aussi à des paniers de fruits, de légumes et de viande. Les principales raisons mentionnées pour l’achat de ces paniers sont la possibilité d’obtenir des produits frais, d’encourager l’économie locale et de se procurer des aliments écoresponsables.

Nouvelles stratégies numériques

L’adoption des nouvelles façons de faire numériques permet de nouvelles stratégies commerciales.

On donne l’exemple de l’application Flashfood, qui propose des aliments dont la date de péremption approche avec un rabais important, pour diminuer le gaspillage alimentaire. «Avec la technologie, on arrive à communiquer au bon moment quels produits sont disponibles en magasin. Ça implique que le consommateur doit planifier différemment ses repas, plus à la dernière minute… Mais ça peut lui permettre d’économiser», raconte Claire Bourget.

L’étude cite aussi Maturin, un marché numérique sans intermédiaire pour connecter les producteurs et les transformateurs alimentaires avec les consommateurs. Pour encourager l’achat local, un algorithme y propose les produits en fonction de la proximité des acheteurs et des vendeurs.

«Ce qu’on n’observait pas il y a cinq ans, ce sont les plus petits joueurs qui réussissent à percer, dans la viande, le café… On va beaucoup utiliser les réseaux sociaux pour rejoindre la clientèle avec le marketing de contenu. C’est une nouvelle façon de vendre des produits sans passer par les réseaux traditionnels», dit Mme Bourget.

Sensibilité au prix

Si le consommateur québécois est intéressé à essayer de nouvelles formules, il doit y trouver une expérience bonifiée. Il demeure sensible au prix et aime bénéficier de rabais.

«On le voit au travers de nos autres études, les consommateurs québécois sont très sensibles au prix. Les détaillants doivent par exemple faire attention quand vient le moment de faire payer pour la livraison», indique Mme Bourget

D’où peut-être l’intérêt de l’option «acheter en ligne, ramasser en magasin». «39% des cyberacheteurs de produits d’épicerie étaient intéressés par des points de ramassage non conventionnels, comme des stations de métro ou des endroits sur le trajet des consommateurs. Des pistes à explorer pour les commerçants alimentaires du Québec».

L’enquête a été réalisée avec la contribution financière du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) et des supermarchés Maxi.