Microsoft fait l'objet d'une plainte déposée à l'été 2021 auprès de la Commission européenne par trois sociétés, dont le fournisseur français d'infrastructure informatique OVHcloud. (Photo: 123RF)
Bruxelles — Le géant des logiciels Microsoft a annoncé mercredi qu’il assouplissait ses exigences en matière de licences pour ses offres dans les services d’informatique dématérialisée (infonuagique) afin de désamorcer des poursuites pour pratiques anticoncurrentielles en Europe.
Microsoft fait l’objet d’une plainte déposée à l’été 2021 auprès de la Commission européenne par trois sociétés, dont le fournisseur français d’infrastructure informatique OVHcloud.
Ces entreprises reprochent au groupe américain certaines clauses de ses contrats de licence concernant l’offre bureautique Office 365, dont les tarifs seraient plus élevés lorsque le logiciel n’est pas exploité sur l’infrastructure infonuagique Azure, propriété de Microsoft.
Cette différenciation entraînerait également, selon les plaignants, une dégradation des conditions d’utilisation, voire des incompatibilités avec certains autres produits du groupe.
Ils estiment que Microsoft a ainsi limité le choix des consommateurs sur ce marché des services de «cloud computing».
Présent à Bruxelles mercredi, le président de Microsoft, Brad Smith, a annoncé une inflexion. «Nous modifions les conditions de licence de sorte que les fournisseurs de services infonuagiques basés en Europe puissent exécuter les logiciels Microsoft à peu près de la même manière que Microsoft», a-t-il déclaré, soulignant qu’il s’agissait d’une «première étape». «Nous devrons probablement faire d’autres choses», a-t-il poursuivi.
«Microsoft reconnaît le bien-fondé de notre plainte et nous estimons regrettable qu’il faille aller jusqu’à la mobilisation des autorités compétentes pour sécuriser les conditions d’un marché où la concurrence est à la fois libre et saine», a réagi un porte-parole d’OVHcloud.
«Nous attendons désormais de voir les conditions d’exercice concrètes de ces résolutions et restons déterminés à défendre un terrain de jeu équitable pour l’écosystème infonuagique européen», a-t-il ajouté.
La firme de Redmond est également dans le viseur d’une autre coalition d’entreprises européennes, emmenée par l’allemand Nextcloud, qui a déposé plainte début 2021 auprès de la Commission européenne pour dénoncer «l’intégration toujours plus forte» de ses services infonuagiques qui complique le développement d’offres concurrentes.
Microsoft se situe dans le trio de tête des fournisseurs d’infrastructure informatique en Europe, derrière Amazon et devant Google.
Le groupe a déjà été condamné à de multiples reprises par Bruxelles pour pratiques anticoncurrentielles concernant son navigateur Internet Explorer, son système d’exploitation Windows et ses règles de délivrance de licences de logiciels, accumulant un total de 1,6 milliard d’euros d’amendes en Europe.