Le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg (Photo: Getty images)
Le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, a appelé mercredi les législateurs américains à imposer plus de responsabilités aux plateformes numériques comme les siennes en matière de gestion des contenus illégaux, la veille d’une audition parlementaire aux côtés de Twitter et Google sur le rôle des réseaux sociaux dans la désinformation.
«Quelles que soient leurs opinions politiques, les gens veulent s’assurer que les entreprises prennent leurs responsabilités en matière de lutte contre les contenus et activités illégaux sur leurs plateformes», a reconnu le fondateur du géant des technologies dans ses remarques préliminaires, publiées sur le site de la commission sur l’Energie et le Commerce.
Mark Zuckerberg, Sundar Pichai (Google) et Jack Dorsey (Twitter) sont convoqués jeudi par cette commission pour répondre aux questions des élus sur le problème de la désinformation, après des années de tension sur le sujet et surtout des mois de fausses rumeurs et contenus mensongers pendant la pandémie et l’élection présidentielle américaine.
Ils évoqueront notamment la «Section 230», la loi de 1996 qui protège les hébergeurs sur internet de poursuites liées aux contenus publiés par des tiers, pierre angulaire des réseaux sociaux que de nombreux politiques veulent réformer.
Mark Zuckerberg et Jack Dorsey ont déjà concédé dans le passé que la loi pourrait être amendée, tout en soulignant les risques de conséquences négatives pour internet.
«Au lieu d’avoir une immunité, les plateformes devraient être obligées de prouver qu’elles ont des systèmes en place pour identifier les contenus illégaux et les retirer», a détaillé Mark Zuckerberg dans ses remarques.
Cela permettrait selon lui de «subordonner les protections juridiques» des entreprises numériques à «leur capacité à combattre de la meilleure façon possible la propagation de ces contenus».
Mais il note que «si un contenu précis échappe à la détection», la plateforme concernée ne devrait pas être tenue responsable, car aucune société n’est capable de garantir un contrôle total sur les milliards de messages, liens, vidéos et photos publiés chaque jour.
Selon lui, les entreprises devraient juste «avoir des systèmes adéquats en place», «proportionnels à la taille de la plateforme» et «déterminés par un tiers», afin que les grands acteurs ne soient pas avantagés par rapport aux start-up.
Les mesures des réseaux sociaux contre la désinformation sont jugées largement insuffisantes par de nombreux élus (notamment démocrates) et organisations de la société civile.
«Pendant trop longtemps, les géants de la tech ont refusé de reconnaître le rôle qu’ils ont joué dans la fabrication et la propagation de fausses informations auprès de leur public. L’auto-régulation de l’industrie a échoué», a estimé la commission parlementaire dans sa convocation des trois patrons.