Créateur de contenu: la consécration d’un «nouveau» métier
Olivier Laquinte|Publié le 20 février 2023Le gala influence création est un peu la consécration de ce «nouveau» métier qu’est celui de créateur.trice de contenu.(Photo: 123RF)
BLOGUE INVITÉ. Le gala Artis n’est plus, le gala du cinéma québécois non plus, et nombreux sont ceux qui remettent en question la pertinence des grands galas, ici ou ailleurs. Même les Oscars et les Golden Globes n’y échappent pas.
Pendant ce temps, une nouvelle célébration a vu le jour la semaine dernière au Québec, le Gala influence création: le gala officiel des créateurs et créatrices de contenu du Québec. Créée par l’agence Tran, la première édition a eu lieu le 9 février dernier à la Tohu. 13 catégories et une couverture médiatique «traditionnelle» intéressante. Aux États-Unis, il y a un gala similaire depuis 2021.
Au-delà du gala comme tel, j’y vois un peu la consécration de ce «nouveau» métier qu’est celui de créateur.trice de contenu. C’est la preuve de la montée en puissance d’un monde parallèle non seulement dans l’industrie du divertissement, mais aussi dans d’autres secteurs, comme le développement personnel et le «fitness». Les commanditaires de l’événement confirment aussi que les entreprises majeures et établies commencent elles aussi à emboiter le pas et à y voir une réelle opportunité d’affaires. Quand on voit des noms comme la Vie en Rose, Harvey’s ou Belle Gueule ça fait réfléchir.
Or, nombreux sont ceux et celles dans l’industrie du divertissement, dans les médias, dans le milieu de la publicité et des relations publiques qui ont dénigré ces influenceurs et influenceuses au fil des années. Leur fin a souvent été annoncée. Récemment, j’ai d’ailleurs entendu un chroniqueur financier et auteur populaire expliquer à quel point ce métier n’en était pas un pour mille et une raison, et à quel point IL avant étudié et travaillé fort pour se rendre là où est. Ironiquement, il tenait ces propos au micro d’un des podcasts en nomination!
Pour moi, ce gala est un gentil rappel de l’importance de rester humble et ouvert d’esprit face aux changements qu’on observe, et qu’on subit, à cause du numérique. La progression des technologies et de leurs effets n’est pas en ligne droite, mais les innovations n’en sont pas moins réelles et leurs impacts sur nos entreprises et les industries sont tangibles.
Les «hype cycle» que la firme publie annuellement reflète bien cette réalité. Les innovations et les mouvements de fond dans un secteur traversent cinq grandes étapes : le déclenchement, le sommet de l’attente gonflée (ou l’attente irrationnelle), la désillusion, l’illumination et la productivité. Chaque innovation prendra plusieurs années peut rester dans une phase pendant plus ou moins longtemps et l’atteinte du plateau de la productivité prend généralement plusieurs années.
Prenons le Metaverse comme exemple. Selon le dernier rapport de Gartner, cette technologie n’atteindra pas le plateau de la productivité avant les dix prochaines années.
Ça me rappelle d’ailleurs cette citation attribuée à Bill Gates: nous surestimons toujours le changement qui se produira dans les deux prochaines années et sous-estimons celui qui se produira dans les dix prochaines.
L’idée ici n’est donc pas de se lancer à corps perdu dans toutes les nouvelles tendances, mais de les garder en tête dans nos planifications stratégiques, de réfléchir à l’évolution de nos modèles d’affaires à travers le spectre des possibles et de s’inspirer des changements des industries connexes aux nôtres.
Et vous, est-ce qu’il y a des signaux faibles auxquels vous devriez porter attention ? Y en a-t-il que vous aimeriez avoir considéré davantage dans le passé?