Le 11 novembre 2022, la société est placée sous la protection de la faillite dans l'État du Delaware. (Photo: Getty Images)
L’ancien patron de la plateforme d’échanges de cryptomonnaies FTX, Sam Bankman-Fried, a fait verser à des officiels chinois au moins 40 millions de dollars de pots-de-vin pour récupérer un accès à des actifs gelés, affirment les autorités américaines dans un document mis en ligne mardi.
Sur la base de ces informations, les services du procureur fédéral de Manhattan, Damian Williams, ont ajouté le chef d’accusation de corruption aux charges qui pesaient déjà sur « SBF », dont le procès doit s’ouvrir à l’automne.
Selon le document versé au dossier mardi, M. Bankman-Fried a fait transférer, en 2021, ces fonds pour obtenir des autorités chinoises de remettre la main sur plus d’un milliard de dollars de cryptomonnaies logées dans des comptes au nom d’Alameda, sa société d’investissement.
Les autorités américaines n’indiquent pas si la démarche a ou non permis de mettre fin aux sanctions.
Deuxième plus importante plateforme d’échange de cryptomonnaies, FTX a déposé le bilan en novembre, victime d’une crise de confiance et de demandes de retraits massives de clients.
M. Bankman-Fried et d’autres dirigeants sont accusés d’avoir utilisé les comptes des clients de FTX, à leur insu, pour alimenter les opérations spéculatives d’Alameda.
Extradé aux États-Unis depuis les Bahamas en décembre, « SBF » risque des dizaines d’années de prison. Son procès doit débuter octobre à New York.
Également inculpés, deux autres anciens dirigeants de FTX et Alameda, Gary Wang et Caroline Ellison, ont plaidé coupables de plusieurs chefs d’accusation et accepté de collaborer avec les autorités américaines, à la différence de M. Bankman-Fried, qui conteste les charges retenues contre lui.
Un temps crédité d’une fortune personnelle de 26 milliards de dollars, Sam Bankman-Fried est aussi mis en cause pour avoir investi, sans autorisation, des fonds de clients de FTX dans des biens immobiliers aux Bahamas.
Le procureur fédéral de Manhattan l’accuse également d’avoir effectué des donations à des personnalités politiques démocrates, notamment Joe Biden, lors de sa campagne présidentielle.