Louise Arbour (Photo: Getty images)
Deux personnalités juridiques du Québec, les ex−juges Louise Arbour et Louise Otis, se joignent au projet d’application mobile COVI, une initiative d’intelligence artificielle récemment lancée afin de contribuer à la lutte à la propagation de la COVID−19.
Développée par l’Institut québécois d’intelligence artificielle (MILA), l’application pour téléphones intelligents permet de recueillir et de colliger en réseau des informations sur d’autres personnes, ce qui, croit−on, aidera à calculer la probabilité d’être infecté par le coronavirus. L’Institut croit que les vertus de cette application pourront faciliter une levée sécuritaire des mesures de distanciation sociale par les autorités.
L’initiative a toutefois soulevé des interrogations sur le respect de la vie privée des gens.
À ce sujet, COVI Canada s’engage à ce que les données recueillies ne soient jamais utilisées à des fins commerciales ni vendues à des entreprises privées. Les données ne pourront pas non plus être puisées pour des fins de surveillance; elles seront stockées au Canada et supprimées régulièrement, promet−on.
Louise Arbour, qui agit à titre de présidente honoraire de COVI Canada, a acquis la conviction que le modèle de gouvernance a été construit autour des valeurs fondamentales de responsabilité et de transparence.
Quant à Louise Otis, présidente du conseil d’administration, elle ajoute que COVI Canada propose une solution technologique ouverte, accessible à tous et qui place la protection des droits de la personne au cœur de sa démarche.
Louise Arbour a été juge à la Cour suprême du Canada de 1999 à 2004 et Haut−Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme de 2004 à 2008. Elle a aussi agi à titre de procureure en chef du Tribunal pénal international pour l’Ex−Yougoslavie et du Tribunal pénal international pour le Rwanda.
Louise Otis a été juge à la Cour d’appel du Québec de 1993 à 2009 et a été présidente du Tribunal administratif de l’OCDE et du Tribunal d’appel de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Elle est actuellement professeure adjointe à la Faculté de droit de l’Université McGill, à Montréal.
MILA a récemment affirmé être en discussions avec le gouvernement du Canada et plusieurs gouvernements provinciaux et territoriaux du pays pour permettre l’utilisation de l’application COVI au cours des prochaines semaines.