eBay versera une amende de 3M$ dans une affaire de harcèlement
La Presse Canadienne|Publié le 11 janvier 2024eBay a conclu un accord de suspension des poursuites qui pourrait entraîner le rejet des accusations portées contre la société établie en Californie si elle respecte certaines conditions. (Photo: La Presse Canadienne)
Le détaillant en ligne eBay paiera une amende de 3 millions de dollars pour un règlement relatif à des accusations criminelles liées à une campagne de harcèlement menée par des employés qui ont envoyé des araignées vivantes, des blattes et d’autres éléments inquiétants au domicile d’un couple du Massachusetts, selon des documents judiciaires déposés jeudi.
Le département de la Justice a accusé eBay de harcèlement criminel, de subornation, de témoins et d’entrave à la justice. Les collaborateurs ont déjà été poursuivis il y a plus de trois ans dans le cadre d’un vaste projet d’intimidation contre David et Ina Steiner. Le couple a produit une infolettre en ligne appelée EcommerceBytes qui a bouleversé les dirigeants d’eBay.
eBay a conclu un accord de suspension des poursuites qui pourrait entraîner le rejet des accusations portées contre la société établie en Californie si elle respecte certaines conditions, selon le bureau du procureur américain du Massachusetts.
«eBay s’est livrée à une conduite criminelle absolument horrible. Les employés et sous−traitants de l’entreprise impliqués dans cette campagne ont fait vivre aux victimes un véritable enfer, dans une campagne pétrifiante visant à faire taire leurs reportages et à protéger la marque eBay», a dit le procureur général par intérim du Massachusetts, Josh Levy, dans une déclaration envoyée par courriel.
L’Associated Press a envoyé jeudi un courriel à eBay sollicitant des commentaires sur le dossier.
Les Steiner, éditeurs et rédacteurs en chef du bulletin d’information, ont également poursuivi le géant du commerce électronique devant un tribunal fédéral, décrivant à quel point le cyberharcèlement et les livraisons perturbantes de colis envoyés de manière anonyme ont bouleversé leur vie.
Ina Steiner a reçu des messages sur le réseau Twitter (désormais appelé X) harcelants et parfois menaçants ainsi que des dizaines de courriels étranges provenant de groupes comme un groupe de soutien aux patients atteints du syndrome du côlon irritable et du Parti communiste des États−Unis.
Outre une boîte d’araignées vivantes et de blattes, le couple a trouvé devant sa porte une couronne funéraire, un masque de cochon ensanglanté et un livre sur la survie à la perte d’un conjoint. Leur adresse personnelle a également été publiée en ligne avec des annonces invitant des étrangers à des ventes de garage et à des fêtes.
Le harcèlement a commencé en 2019 après qu’Ina Steiner a écrit un article sur une poursuite intentée par eBay accusant Amazon de braconner ses vendeurs, selon les documents judiciaires.
Une demi−heure après la publication de l’article, Devin Wenig, alors chef de la direction d’eBay, a envoyé un message à un autre haut dirigeant disant: «Si jamais vous vouliez l’empêcher de nuire… c’est le moment», selon des documents judiciaires. Le dirigeant a envoyé le message de M. Wenig à James Baugh, qui était directeur principal de la sûreté et de la sécurité d’eBay, et a qualifié Ina Steiner de «troll partial qui doit être brûlé».
M. Baugh faisait partie des sept anciens employés qui ont finalement plaidé coupables aux accusations portées dans cette affaire. Il a été condamné en 2022 à près de cinq ans de prison. Un autre ancien cadre, David Harville, a été condamné à deux ans de prison.
M. Wenig, qui a démissionné de son poste de chef de la direction en 2019, n’a pas été inculpé au pénal dans cette affaire et a nié avoir eu connaissance de la campagne de harcèlement ou avoir jamais dit à qui que ce soit de faire quoi que ce soit d’illégal. Dans l’affaire civile, ses avocats ont déclaré que la citation «l’empêcher de nuire» avait été prise hors de son contexte et qu’il fallait naturellement en déduire qu’il faisait référence à une «action légale» et non à «une série d’actes criminels bizarres».
Alanna Durkin Richer, The Associated Press