(Photo: courtoisie)
L’acquisition de la société NDT Global permet à l’entreprise québécoise Eddyfi de plus que doubler de taille et de penser sérieusement à une entrée en Bourse d’ici 3 à 5 ans.
Eddyfi se spécialise dans les «tests non destructifs» à l’aide de sondes, d’appareils et de logiciels pour l’inspection de composantes critiques, notamment dans l’industrie pétrolière (pipelines et plateformes pétrolières), aérospatiale et nucléaire.
La semaine dernière, Eddyfi a annoncé l’achat de NDT Global pour un montant «variant entre 400 et 500 millions de dollars» avec l’aide de la Caisse de dépôt et placement du Québec et du fonds d’investissements Novacap.
NDT Global, qui se spécialise dans l’inspection de pipelines, compte 530 employés, soit 220 en Allemagne, 30 en Irlande, 50 à Barcelone, 100 à Houston, 140 au Mexique et 50 au Canada. Ces emplois viennent s’ajouter aux 460 d’Eddyfi, permettant à la société québécoise de passer la barre symbolique des 1000 travailleurs, «en incluant quelques embauches», dans 20 bureaux répartis à travers le monde. Eddyfi/NDT sert des clients dans 110 pays.
Le PDG d’Eddyfi, Martin Thériault, soutient que l’acquisition permettra à Eddyfi d’offrir aussi les services qui viennent avec ses produits: «Avant, on ne faisait pas d’inspection. On ne faisait que vendre les outils pour que d’autres entreprises puissent le faire. L’opportunité derrière cette acquisition est d’envoyer nos outils chez NDT Global et d’améliorer la qualité des outils et des inspections», dit-il.
Le dirigeant soutient que la technologie d’Eddyfi possède «plusieurs années d’avance sur celle de NDT». Il ajoute que la société, en intégrant ses produits dans des outils spécialisés, souhaite à terme «livrer les inspections les plus avancées au monde».
Vers une entrée en Bourse
Eddyfi a atteint son objectif de générer des revenus annuels de 100 millions de dollars durant son exercice 2019 qui s’est terminé en septembre, soit un an plus tôt que prévu. Aujourd’hui, Martin Thériault dit viser un chiffre d’affaires annuel de 500 millions de dollars d’ici 3 à 5 ans.
Afin de financer ses ambitions, Eddyfi pourrait se tourner vers les marchés boursiers.
«Une entrée en Bourse est une très forte possibilité, vu notre taille et les opportunités qu’on génère, mais je veux avant tout qu’Eddyfi reste un fleuron québécois. Pour moi, l’objectif est que la société reste pérenne au Québec, plutôt que d’être achetée par une entreprise étrangère», explique Martin Thériault, PDG de l’entreprise, en entrevue.
M. Thériault laisse entendre qu’une entrée en Bourse pourrait aussi survenir plus rapidement si le rythme des acquisitions et de la croissance s’y prête.
Pour financer sa plus récente acquisition, Eddyfi/NDT a réalisé une ronde de financement de 600 millions de dollars, incluant des investissements de 163M$ de Novacap et de 107M$ de la Caisse de dépôt. Un syndicat bancaire dirigé par la Banque Nationale du Canada et un emprunt auprès d’Investissement Québec ont permis de boucler la transaction.
Eddyfi dit se garder un montant pour explorer d’autres «occasions stratégiques». M. Thériault n’a pas l’intention de s’arrêter là et il dit posséder une «liste d’acquisitions potentielles». Il dit vouloir cibler avant tout des entreprises qui permettront à Eddyfi d’aller chercher des produits spécialisés qui permettront à l’entreprise d’améliorer ses technologies et sa position concurrentielle.