Une publicité du Nouveau Parti démocratique diffusé sur Facebook le 26 août 2021. (Photo: capture d'écran tirée du compte Facebook du NPD)
Inspiration, attaques et humour: après deux semaines dans la course, les cinq principaux partis présentent des stratégies publicitaires diamétralement opposées.
Les libéraux de Justin Trudeau, qui doivent défendre leur bilan des six dernières années et leur gestion de la crise sanitaire, ont opté pour une majorité de publicités classiques au ton calme et inspirant, malgré plusieurs attaques contre leurs adversaires conservateurs. Leur message se veut rassembleur, comme l’annonce leur slogan «avançons ensemble». À la vidéo intitulée «Solidarité» s’est ajoutée dans les derniers jours une série de publications au thème d’«Un chez-soi pour tous», au sujet de l’accessibilité du logement.
Leur deuxième semaine de campagne numérique n’a pas été aussi chargée en publicités négatives que la première, avec l’exception notable de la vidéo lourdement éditée du chef conservateur Erin O’Toole, publiée sur le compte Twitter de la ministre Chrystia Freeland, qui l’accuse de vouloir privatiser le système de santé.
Le Parti conservateur de M. O’Toole, qui, parmi l’opposition, a le plus de chance de former un gouvernement, a maintenu sa position beaucoup plus combative envers son principal rival durant la deuxième semaine. Bien que son slogan «Agir pour l’avenir» soit utilisé pour présenter sa plateforme ― comme dans la publicité de jeudi promettant de protéger les employés «qui travaillent dans l’économie à la demande» ― un second slogan, «Nous ne pouvons pas nous permettre encore la même chose» («We cannot afford more of the same»), est réservé à une série d’attaques contre M. Trudeau. Mercredi soir et jeudi, ce sont trois vidéos en rafale qui ont accusé le premier ministre sortant d’être «trop corrompu pour ses propres candidats», et son gouvernement de dépenser l’argent des contribuables pour son propre bénéfice tout en «cherchant toujours à s’emparer de votre argent» avec la taxe carbone ou la taxe Netflix.
Le Bloc québécois d’Yves-François Blanchet, en tant que seul parti qui n’a pas l’ambition d’accéder au pouvoir, préfère s’appuyer sur son identité pour attirer les électeurs de la province. «Nous serons les porteurs des demandes du PM (premier ministre) du Québec», a déclaré la formation sur Twitter, en marge des demandes présentées par François Legault jeudi aux partis fédéraux.
Son thème musical, révélé mercredi, n’a comme paroles que le mot «québécois».
La campagne numérique du Nouveau Parti démocratique (NPD) est sans doute celle qui s’éloigne le plus de l’approche traditionnelle des politiciens. Le NPD, qui aux dernières élections a été relégué à la quatrième place, a misé sur des publicités plutôt légères et humoristiques qui empruntent les codes d’un auditoire plus jeune.
Dans une publicité publiée jeudi, au cœur d’un vibrant décor pastel, sur une musique aux accents électroniques et arborant un ensemble de sport, le chef Jagmeet Singh court sur un tapis-exerciseur en déclarant que «la crise climatique c’est une course contre la montre, pas une marche de santé».
Une autre publication de jeudi prend l’apparence d’un jeu vidéo rétro, où un joueur privilégié atteint l’objectif sans problème, alors qu’un autre fait face à des obstacles presque insurmontables qui l’empêchent de progresser, avant qu’un bonus orange (la couleur du NPD) lui permette de monter de niveau.
Le Parti vert, avec seulement deux députés élus, se concentre sur sa nouvelle cheffe, Annamie Paul, qui n’a pas encore de siège au Parlement.