C’est en 1995 qu’Elon Musk arrive en Californie avec l’intention de poursuivre ses études à la prestigieuse université Stanford, mais il décide à la place de se lancer en affaires. (Photo: Getty Images)
BLOGUE INVITÉ. Pas une seule journée ne passe sans entendre parler de la dernière frasque du coloré entrepreneur, Elon Musk.
De Tesla à Twitter en passant par PayPal, SpaceX, Neuralink ou le développement de la constellation de satellites Starlink (et bien d’autres projets), on en oublie presque, entre les différentes batailles qu’il livre au SEC (Securities and Exchange Commission), le gendarme boursier américain, ou avec quiconque se trouve sur son chemin, qu’Elon Musk est un entrepreneur visionnaire et prolifique.
Malheureusement, ses sautes d’humeur, ses prises de parole trop souvent maladroites, son appétit à livrer un perpétuel combat ainsi que son style de gestion aux antipodes des meilleures pratiques teintent négativement son incroyable parcours en affaires.
Ce personnage ne fait définitivement pas l’unanimité: soit on fait partie de ses loyaux admirateurs en s’abreuvant de chacune de ses paroles, soit on se gratte la tête, exaspéré par sa nouvelle controverse du jour.
Avant d’aller plus loin, examinons-le de plus proche. L’homme le plus riche du monde est né à Prétoria en Afrique du Sud. Il déménage en Saskatchewan à l’âge de 17 ans et reçoit la nationalité canadienne par sa mère. Après avoir étudié dans quelques collèges ici et là, il obtient son diplôme universitaire en économie et physique. C’est en 1995 qu’il arrive en Californie avec l’intention de poursuivre ses études à la prestigieuse université Stanford, mais il décide à la place de se lancer en affaires.
À peine quatre ans plus tard, il vend sa première startup, Zip2, au géant Compaq pour plus de 300 millions de dollars. Il ne suffit que de quelques années afin qu’il repasse à la banque en vendant sa deuxième entreprise, PayPal, à eBay pour la modique somme de 1,5 milliard de dollars. Nous sommes en 2002 et plus rien ne semble l’arrêter dans sa fulgurante quête de l’espace entre autres…
Fou ou génie? La question se pose. D’ailleurs, plusieurs experts en la matière se sont déjà longuement penchés sur le sujet et personne, à date, n’est arrivé à percer le mystère Musk. Étant donné l’omnipuissance de l’homme et de ses différents projets, je crois toutefois qu’il est important de bien comprendre le personnage avant qu’il ne soit trop tard.
Mes paroles peuvent sembler alarmistes, mais quand on fait face à un entrepreneur mégalomane qui contrôle en grande partie l’exploration de l’espace en collaboration avec la NASA, et qui influence grandement la guerre — comme on peut s’en apercevoir avec l’aide militaire stratégique qu’offre à l’Ukraine les données des satellites Starlink — ou quand on s’attarde au pouvoir de parole et d’influence, avec tous les risques que ça comporte, qu’il vient de s’offrir pour plusieurs dizaines de milliards avec l’acquisition de Twitter, disons que c’est toujours rassurant de savoir si cette personne est saine d’esprit.
En toute franchise, nous ne le saurons certainement jamais. Cependant, dans ce cas bien précis, j’aime bien me rappeler la citation d’Aristote qui disait qu’il n’y avait point de génie sans un grain de folie.
En effet, comme pour tout visionnaire ayant traversé les époques, la frontière entre ces deux états d’esprit est extrêmement mince. D’ailleurs le sujet passionne depuis longtemps que ce soit avec Einstein, Picasso, les Curie, Newton et j’en passe. Tous étaient à leur époque des êtres bien spéciaux qu’on regardait de loin sans trop comprendre leur démarche et pourtant, des siècles plus tard, tous sont considérés comme des génies ayant marqué notre histoire.
Pour ce qui est d’Elon Musk, bien que je sois admiratif devant son parcours entrepreneurial, je me pose encore beaucoup de questions sur sa relation avec l’humain. Il est absolument normal d’avoir quelques défis communicationnels pour certains, cependant, c’est plutôt le côté intimidateur, agressif et irrespectueux de ses relations qui me déplaît. Cela dit, personne, lui le premier, ne nous oblige à l’aimer. Mais une chose est claire: Elon Musk est la définition même de cette frontière qui existe entre la folie et le génie.