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Facebook 16 ans et moins: Australie veut le consentement parental

La Presse Canadienne|Publié le 25 octobre 2021

Facebook 16 ans et moins: Australie veut le consentement parental

Les réseaux sociaux défiant la loi s’exposeront à une amende de 10 millions de dollars australiens (9,2 millions $ CAN), selon le projet de loi déposé lundi. (Photo: La Presse Canadienne)

Canberra — L’Australie entend serrer la vis aux publicitaires qui ciblent les enfants en ligne en imposant aux réseaux sociaux d’obtenir le consentement des utilisateurs de moins de 16 ans, faute de quoi ils s’exposeront à une amende de 10 millions de dollars australiens (9,2 millions $ CAN), selon un projet de loi déposé lundi.

Cette loi sans précédent protégerait les Australiens en ligne et assurerait que les lois australiennes de protection des données personnelles sont appropriées pour l’ère numérique, a indiqué le gouvernement australien par voie de communiqué.

Les plateformes sociales auraient l’obligation de prendre toutes les mesures raisonnables pour vérifier l’âge de leurs utilisateurs, en vertu d’un code contraignant imposé aux réseaux sociaux, aux courtiers en données et aux autres grandes plateformes en ligne actives en Australie.

Les plateformes devraient aussi prioriser les meilleurs intérêts des enfants lors de la gestion de leurs données personnelles, selon le projet de loi.

Le code imposerait également aux plateformes d’obtenir le consentement parental des utilisateurs âgés de moins de 16 ans.

Une ancienne gestionnaire de Facebook, la lanceuse d’alerte Frances Haugen, a affirmé au cours des derniers jours que le géant social accordait toujours la préséance à ses propres intérêts en cas de conflit entre l’intérêt public et ce qui était préférable pour lui.

Le sous-ministre australien responsable de la santé mentale et de la prévention du suicide, David Coleman, a dit que le nouveau code fera de l’Australie un leader mondial quand vient le temps de protéger les enfants face aux réseaux sociaux.

«En Australie, avant même la pandémie de COVID-19, on notait une hausse constante des signes de détresse et des problèmes de santé mentale parmi les jeunes. Même si les raisons derrière cette situation sont multiples et complexes, nous savons que les réseaux sociaux font partie du problème», a dit M. Coleman par voie de communiqué.

Une directrice régionale de Facebook, Mia Garlick, a dit que la plateforme demandait déjà une évolution des lois australiennes sur la vie privée parallèlement avec les nouvelles technologies.

«Nous appuyons le développement de codes concernant les données des jeunes, comme le Age Appropriate Design Code britannique», a-t-elle dit dans un communiqué, en évoquant un projet de loi présenté par Londres cette année et qui impose aux réseaux sociaux de vérifier l’âge des utilisateurs si le contenu présente une menace pour la santé morale, physique ou mentale des enfants.

L’Australie se retrouve souvent à l’avant-scène quand vient le temps de réclamer un encadrement international d’internet.

Elle a adopté cette année des lois qui obligent Facebook et Google à payer pour du contenu journalistique. L’Australie a aussi tenu tête aux réseaux sociaux en adoptant une loi qui pourrait envoyer leurs patrons en prison s’ils diffusent des images violentes.