Facebook Canada s’oppose aux redevances à la sauce australienne
La Presse Canadienne|Publié le 29 mars 2021Le dirigeant de Facebook Canada a qualifié lundi de pire des scénarios celui qui obligerait ce géant des médias sociaux à payer les créateurs de contenu d’actualités. (Photo: La Presse Canadienne)
Le dirigeant de Facebook Canada a qualifié lundi de pire des scénarios celui qui obligerait ce géant des médias sociaux à payer les créateurs de contenu d’actualités qui sont relayés par les utilisateurs de son site.
Lors d’une audition devant le Comité permanent du patrimoine canadien des Communes, Kevin Chan a déclaré qu’une telle réglementation entraverait le concept d’internet gratuit et ouvert. Il a aussi plaidé que Facebook soutient déjà les médias traditionnels en difficulté en dirigeant le trafic vers leurs sites.
Le mois dernier, Facebook a masqué toutes les actualités sur sa plateforme en Australie en réponse à l’adoption imminente d’un projet de loi pour obliger les «géants du web» à payer les entreprises de presse traditionnelles pour leur contenu journalistique. Facebook a finalement conclu un accord avec le gouvernement australien sur un projet de loi révisé, qui exige toujours des géants du web de débourser de l’argent pour le contenu.
Le premier ministre Justin Trudeau et son homologue australien ont depuis convenu de poursuivre les «efforts de coordination» pour s’assurer que les revenus des géants du web soient partagés plus équitablement avec les créateurs de contenu et les médias d’information.
M. Chan a soutenu lundi que Facebook Canada avait annoncé des investissements de 18 millions $ sur six ans dans des modèles d’affaires durables. Mais il a souligné qu’une loi semblable à celle de l’Australie «n’est jamais quelque chose de souhaitable pour nous, à moins que nous n’ayons vraiment pas le choix».
Les députés ont également soulevé des préoccupations concernant les discours haineux en ligne et la désinformation sur les vaccins contre la COVID−19, alors que les Canadiens comptent de plus en plus sur les communications numériques pour rester informés au milieu d’une pandémie. M. Chan assure que Facebook tente de résoudre ces deux enjeux tout en respectant la liberté d’expression.
Le gouvernement travaille à une réponse en trois volets aux défis que posent les plateformes de médias sociaux et les autres grands fournisseurs de contenu internet sur la façon dont les médias au Canada sont réglementés, financés et contrôlés, a déjà expliqué le ministre du Patrimoine, Steven Guilbeault.
Une partie de la réponse réside dans le projet de loi actuellement devant la Chambre des communes pour moderniser le régime de radiodiffusion au pays. Une deuxième partie réside dans la réflexion visant à déterminer comment les grandes entreprises internet sont imposées et, par conséquent, comment les entreprises médiatiques «traditionnelles» sont soutenues financièrement.
Le contenu haineux en ligne constitue le troisième volet de cette initiative fédérale, alors que les observateurs mondiaux continuent de remettre en question le rôle de Facebook dans des tragédies comme la fusillade de la mosquée de Christchurch, en Nouvelle−Zélande, ou la violence militaire meurtrière dirigée contre la minorité rohingya au Myanmar, en passant par des messages racistes au Canada.