Le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg (Photo: Getty images)
Pandémie ou pas, Facebook a vu son chiffre d’affaires progresser de 11% au deuxième trimestre, à 18,7 milliards de dollars, d’après ses résultats publiés jeudi.
Le géant des réseaux sociaux a habitué les marchés à des croissances plus spectaculaires de ses revenus, mais en temps de pandémie il dépasse tout de même les attentes des analystes d’un milliard.
Son titre prenait 7% lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse.
Le bénéfice net a, lui, quasiment doublé à plus de 5 milliards de dollars, grâce à la comparaison favorable avec celui publié en juillet 2019 quand le réseau social avait dû payer une amende record infligée par les autorités américaines.
Un an plus tard, Facebook fait toujours l’objet de critiques virulentes des gouvernements et de la société civile. Des régulateurs mènent l’enquête depuis un an sur son modèle économique, aussi bien au niveau fédéral que des Etats américains.
Mais les mois de confinement, qui ont lourdement affecté l’économie mondiale, ont globalement bénéficié aux plateformes numériques, notamment en termes d’usage.
Le réseau créé par Mark Zuckerberg est désormais utilisé par près d’1,8 milliard de personnes au quotidien, soit 12% de plus sur un an.
Sa famille d’applications (Facebook, Instagram et les messageries Messenger et WhatsApp) touchent 3,14 milliards d’individus tous les mois (+14%).
Ces chiffres témoignent de sa bonne santé car les données des utilisateurs constituent le moteur de la plateforme, qui les collecte pour établir des profils de consommateurs et vendre des publicités ultraciblées à grande échelle.
Pendant la crise sanitaire, le réseau a aussi mis les bouchées doubles pour se diversifier en termes d’outils de communication, notamment vidéo.
Il a aussi multiplié les efforts pour attirer les PME.
«Beaucoup de PME continuent de lutter pour rester en vie et ont réduit leur budget marketing», tempère Debra Aho Williamson de eMarketer.
«Il va falloir plusieurs mois pour savoir si les efforts de Facebook pour amener ces entreprises à utiliser ses outils liés au shopping portent leurs fruits et conduisent les PME à dépenser plus en publicité sur la plateforme».
Facebook est en ce moment boycotté par des centaines d’entreprises, après les recommandations d’associations qui jugent la plateforme trop laxiste en matière de modération des contenus haineux.
Mais les effets du boycott, sans doute limités, ne se feront sentir qu’au troisième trimestre.