Le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg (Photo: Getty images)
Facebook a confirmé jeudi que les publicités politiques, même mensongères, ne seront que très exceptionnellement censurées, malgré d’intenses critiques venues de toute part et le risque de désinformation à grande échelle à l’approche de la campagne présidentielle américaine.
Un post de blog posté jeudi par le directeur produits de Facebook, Rob Leathern, montre que le réseau reste droit dans ses bottes et fait exactement ce que son fondateur Mark Zuckerberg avait promis à l’automne lors d’un long discours sur la liberté d’expression à Washington.
«Nous basons nos principes sur le fait que les gens puissent entendre ceux qui ont vocation à les diriger, le bon grain comme l’ivraie, et que ce qu’ils ont à dire soit passé au crible et débattu en public», écrit M. Leathern.
«Dans une démocratie je pense que c’est aux gens de décider ce qui est crédible, pas aux entreprises de la tech», avait affirmé le 17 octobre le jeune milliardaire fondateur, soulignant déjà prévoir quelques exceptions, comme en cas d’incitation à la violence.
MM. Leathern et Zuckerberg insistent tous les deux sur le fait qu’à leurs yeux ce n’est pas à une compagnie privée de prendre la décision de censurer tel ou tel politicien. Ils préfèrent appeler «à une règlementation qui s’applique à tout le secteur».
Facebook tire l’essentiel de ses revenus et de ses immenses bénéfices de sa capacité à cibler de manière extrêmement précise une audience donnée. Un avantage qui n’a notamment pas échappé aux candidats à la présidentielle américaine, qui dépensent d’importantes sommes sur le réseau, à commencer par le président Donald Trump.
Twitter a décidé pour sa part de bannir les publicités politiques du réseau. Google a adopté une position intermédiaire en annonçant fin novembre un durcissement de ses règles en matière de publicités politiques, tout en refusant de «statuer» sur leur véracité sauf cas exceptionnels.
Facebook est particulièrement sur la sellette à l’approche de l’élection présidentielle de 2020 après le scandale Cambridge Analytica: cette société britannique avait utilisé leurs données personnelles à l’insu de dizaines de millions d’usagers de Facebook pour influer sur l’issue du vote en 2016, en faveur de Donald Trump.
À cela se sont ajoutées les révélations sur les campagnes de désinformation en ligne menée par une officine russe proche du Kremlin, pour aider la candidature du milliardaire républicain.
Facebook avait été particulièrement lent à admettre la portée de l’intervention.
Tout en ne changeant rien, le réseau social affirme «ne pas être sourd» aux critiques et promet de se mobiliser pour «protéger les élections».