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Facebook a annoncé mercredi son intention de restreindre le partage d’articles et de vidéos d’information par les éditeurs et les utilisateurs en Australie, en raison d’un projet de loi qui va forcer les grandes plateformes numériques à rémunérer les médias en fonction du trafic que les titres génèrent.
« Nous faisons face à un choix désagréable: essayer de nous conformer à une loi qui ignore les réalités de la relation (entre le réseau et les éditeurs), ou bien cesser d’autoriser les contenus informatifs sur nos services en Australie », a expliqué, dans un communiqué, William Easton, directeur de Facebook pour l’Australie et la Nouvelle-Zélande.
« Avec le cœur lourd, nous choisissons la deuxième option », a ajouté le représentant du numéro de la publicité numérique mondiale.
Selon cette annonce, les utilisateurs australiens ne pourront plus voir ni partager de liens d’informations provenant de médias locaux ou internationaux. Les médias australiens, eux, seront empêchés de publier leurs contenus sur des pages Facebook.
Google, le leader du secteur, avait aussi menacé de suspendre ses services en Australie, mais il vient de faire part d’un accord passé avec le groupe de médias de Rupert Murdoch, News Corp, qui regroupe le Wall Street Journal, le New York Post, The Times, The Sun, The Australian…
La firme au moteur de recherche a accepté de verser des « sommes significatives » en contrepartie des contenus de ces titres de presse sur sa plateforme. Ce « partenariat historique », selon les termes du communiqué joint, va lui permettre d’échapper à l’arbitrage forcé prévu par la future loi en cas d’échecs des négociations avec les médias.
« Beaucoup de gens vont demander pourquoi nous réagissons différemment (de Google) », a admis William Easton de Facebook.
Le moteur de recherche de Google est « inextricablement lié aux infos, et les éditeurs de presse ne fournissent pas volontairement leur contenu. En revanche, sur Facebook, ils choisissent de publier les nouvelles parce que cela leur permet de vendre plus d’abonnements, de faire croître leur audience et d’augmenter leurs revenus publicitaires », a expliqué M. Easton.
Le géant des réseaux sociaux dit avoir généré plus de 5 milliards de renvois vers les publications australiennes, dont il estime la valeur à 407 millions (261 millions d’euros) pour les médias.
« Pour Facebook, les gains sont minimes », insiste le directeur. « Les infos représentent moins de 4% des contenus que les gens voient sur leur fil. »
« Nous expliquons depuis des mois au gouvernement australien que l’échange de valeur entre Facebook et les éditeurs penche largement en leur faveur », a-t-il conclu.