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Facil’iti, un outil pour rendre son site web plus accessible

Pascal Forget|Publié le 19 juillet 2019

Facil’iti, un outil pour rendre son site web plus accessible

L'affichage des sites compatibles Facil-iti s'adaptent en fonction de l'utilisateur

De plus en plus, on invite les clients à chercher des informations sur le web ou à s’inscrire en ligne. Mais pour les personnes avec un handicap visuel, auditif ou moteur, ce n’est pas toujours si simple.

En février dernier, le Regroupement des aveugles et amblyopes du Montréal Métropolitain (RAAMM) rapportait dans son rapport Portrait sombre de l’accessibilité du Web au Québec que moins de 20% de 1000 sites québécois évalués atteignaient une cote «passable» d’accessibilité. Pour les sites de commerce en ligne, c’est 6,6%. Le RAAMM évalue qu’environ un million de personnes vivent avec des limites fonctionnelles au Québec.

Mais rendre son site conforme aux Règles pour l’accessibilité des contenus Web (WCAG) peut demander de réécrire complètement son site. Sans aller aussi loin, Facil’iti se veut un outil prêt à l’emploi d’assistance à l’accessibilité.

Frédéric Sudraud, le CEO de l’entreprise, était récemment de passage au Québec avec la délégation de la Nouvelle-Aquitaine. Selon lui, au-delà des handicaps, «Facil’iti va sur des territoires non explorés par les normes – aider quelqu’un qui est atteint d’Alzheimer ou une personne dyslexique, par exemple.» La solution est aussi adaptée pour ceux qui recherchent simplement un plus grand confort d’utilisation, «Non seulement en raison du vieillissement de la population, mais aussi parce qu’on passe de plus en plus de temps devant les écrans, même si quelqu’un s’est cassé la main et n’a plus la motricité qu’il avait.»

Par exemple, le visiteur d’un site utilisant Facil’iti pourra choisir de voir un site avec une police de caractère qui augmente la lisibilité, des hyperliens plus grands et plus faciles à cliquer en cas de tremblements ou de maladie de Parkinson, ou des images qui ne s’animent qu’au survol de la souris, pour ceux qui ont de l’épilepsie photosensible.

Pour les gestionnaires de site, une dizaine de minutes seraient suffisantes pour procéder à l’installation de la solution de Facil’iti. Une seule contrainte technique: les sites en flash, de moins en moins nombreux, ne peuvent être servis.

Pas de risque de fuite de données

L’installation n’affecte pas la sécurité. «Facil’iti n’est pas intrusif, ni installé sur le site de l’entreprise. On peut l’utiliser sur des sites sécurisés puisqu’on ne capte aucune donnée, aucune information de l’utilisateur. Il respecte aussi le Règlement général sur la protection des données (RGPD).»

Plutôt que de créer un compte en ligne, l’utilisateur crée un profil qui est sauvegardé dans son navigateur qui n’est pas associé à son nom ni à son adresse IP. Les sites utilisant Facil’iti s’afficheront ensuite en fonction des préférences. C’est entièrement gratuit pour l’utilisateur.

Le forfait de base pour installer Facil’iti sur un site est à partir de 520 dollars par mois; la solution s’adresse surtout aux administrations et aux grandes entreprises.

La plateforme a déjà plus de 350 000 utilisateurs dans le monde. En France, environ 500 entreprises utilisent Facil’iti sur près de 1500 sites, dont le site de commerce en ligne Cdiscount et la chaine TF1. Au Canada, on trouve les sites de Clarins Canada, Umano (qui œuvre à mieux servir la clientèle ainée et les boomers) et aidersonenfant.com. Comme la plateforme est multilingue, elle est aussi utilisée dans plusieurs villes au Japon, en prévision des jeux de 2020 à Tokyo, mais aussi en raison du vieillissement de la population. L’équipe a sur place un contingent de 5 personnes, en plus de la trentaine d’employés en France.

Lors de sa visite, M. Sudraud a pu faire des rencontres commerciales et techniques, en plus de découvrir l’écosystème local et les programmes d’accompagnements au Québec. Il a eu l’occasion de rencontrer des responsables de grands hôpitaux, de médias, et d’universités.

Que dire à ceux qui pensent que rendre son site plus accessible n’en vaut pas la chandelle? «La population mondiale vieillissante est un marché qu’il ne faudra pas rater. Il y a aussi le devoir d’entreprise d’accompagner tout le monde, un devoir humaniste.» Et il conclut «Il faut qu’il y ait une plus grande collaboration entre la norme (la loi) et l’innovation, pour la rendre accessible au plus grand nombre.»

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Complément d’information

En Ontario, d’ici 2021, les sites des entreprises de plus de 50 employés devront être accessibles aux personnes handicapées, en respectant les Règles pour l’accessibilité des contenus Web (WCAG) 2.0, niveau AA.