iRobot fabrique des aspirateurs robots et les vend également sur la place de marché en ligne d'Amazon. (Photo: 123RF)
Londres — Amazon a annulé lundi son projet d’acquisition du fabricant d’aspirateurs robots iRobot, montrant du doigt «des obstacles réglementaires indus et disproportionnés», alors que l’accord faisait l’objet d’un examen antitrust des deux côtés de l’Atlantique.
Les deux sociétés ont indiqué dans un communiqué commun qu’elles s’étaient entendues pour mettre fin à leur accord d’acquisition et ont exprimé leur déception.
Amazon a annoncé en 2022 qu’il achèterait iRobot, fabricant de l’aspirateur Roomba de forme circulaire, pour 1,7 milliard de dollars en espèces. Cependant, la valeur de la transaction a chuté de 15% après qu’iRobot a contracté de nouvelles dettes.
Le géant du commerce électronique paiera à la société établie à Bedford, dans le Massachusetts, des frais de résiliation préalablement convenus de 94 millions de dollars américains, a indiqué iRobot dans un communiqué distinct.
Le jour même, iRobot a annoncé le licenciement d’environ 31% de son personnel et que son PDG quitterait ses fonctions.
La Commission européenne, l’organe exécutif de l’Union européenne et le principal organisme chargé de l’application des lois antitrust, avait informé Amazon l’année dernière de son «avis préliminaire» selon lequel l’acquisition du robot aspirateur serait anticoncurrentielle.
Même si les régulateurs antitrust britanniques ont autorisé l’achat en juin, celui-ci fait toujours l’objet d’un examen minutieux aux États-Unis par la Federal Trade Commission.
La Commission européenne craignait qu’Amazon puisse réduire la visibilité du produit d’un concurrent ou limiter l’accès à certains labels, tels que «le choix d’Amazon», susceptibles d’attirer davantage d’acheteurs.
L’an dernier, la commission estimait également qu’Amazon aurait également pu trouver des moyens d’augmenter les coûts des concurrents d’iRobot pour faire de la publicité et vendre leurs produits sur sa plateforme.
L’avocat général d’Amazon, David Zapolsky, s’en est pris aux régulateurs et a déclaré que les consommateurs perdraient «une innovation plus rapide et des prix plus compétitifs».
Il a ajouté que «des obstacles réglementaires indus et disproportionnés découragent les entrepreneurs, qui devraient être en mesure de considérer l’acquisition comme une voie vers le succès, et cela nuit à la fois aux consommateurs et à la concurrence — les mêmes choses que les régulateurs prétendent essayer de protéger».
Maintenant que l’accord a été annulé, iRobot a annoncé qu’il ferait l’objet d’un plan de restructuration destiné à stabiliser l’entreprise. Dans le cadre de ces changements, l’entreprise va licencier environ 350 employés.
Le PDG d’iRobot, Colin Angle, quittera également ses fonctions, mais restera conseiller principal de l’entreprise pendant un an afin d’assurer une transition. Glen Weinstein, vice-président exécutif et directeur juridique de la société, assurera l’intérim.
The Associated Press