Le groupe taïwanais Foxconn assure 70% de la production mondiale de iPhone. (Photo: 123RF)
Taipei — Le groupe taïwanais Foxconn, dont une usine chinoise est confinée en raison d’un foyer de COVID, est le plus grand fabricant d’iPhone au monde, dont il assure 70% de la production mondiale.
L’usine tourne en circuit fermé avec des salariés devant dormir sur place.
Voici cinq choses à savoir sur cette entreprise, également connue sous le nom de Hon Hai Technology Group et qui est l’un des plus grands employeurs de la planète, avec près de 1,3 million de salariés.
Success-story personnelle
Derrière l’histoire de Foxconn, un homme: Terry Gou, qui a débuté en 1974 par la fabrication de pièces détachées de téléviseurs.
Ses parents avaient fui la Chine communiste après la guerre civile. Il bâtira ensuite un empire, jusqu’à devenir l’homme le plus riche de Taïwan (l’an dernier, il était encore 6e), une ascension qui est un reflet des succès économiques de l’île.
Connu pour son style agressif en affaires, il a réussi à obtenir des milliards de dollars en financement public pour faire croître son groupe, devenu le principal sous-traitant du géant américain Apple.
Il en a cédé les rênes en 2019 à un comité, afin de poursuivre son nouveau rêve, politique cette fois: celui de se présenter à la présidence de Taïwan.
Vague de suicide
Les conditions de travail chez Foxconn ont fait scandale dans le passé, notamment lors d’une vague de suicides dans ses usines chinoises en 2010, qui ont forcé le fondateur du groupe à revoir ses méthodes sévères de management.
Mais sa réponse a déconcerté. La mise en place de «filets anti-suicide» pour rattraper les salariés se jetant du haut des usines est devenue un symbole du prix élevé payé par les ouvriers chinois dans l’essor économique rapide de la Chine.
Lors de la pandémie, l’entreprise a aussi été accusée de forcer les employés malades à travailler, sans fournir de traitement médical ni suffisamment de repas.
Foxconn a assuré dimanche «faire tout son possible» pour prendre soin des salariés.
Les conséquences de la COVID
L’usine de Zhenzhou, dans le centre de la Chine, fabrique la majorité des iPhone dans le monde, avec des dizaines de milliers d’employés vivant sur place à l’année. La plupart ne rentrent chez eux que lors des vacances.
Depuis la sortie du premier iPhone en 2007, le groupe a ouvert des usines dans six autres villes chinoises, produisant des Kindle pour Amazon, des consoles de jeux pour Nintendo et Sony ou encore des téléphones pour Google.
Mercredi, les autorités chinoises ont confiné pour une semaine les 600 000 personnes vivant autour du site de Zhengzhou, après la découverte d’un foyer de COVID mi-octobre qui a fait fuir un grand nombre de salariés.
La production en Chine a déjà été perturbée à plusieurs reprises par la politique zéro COVID imposée dans le pays, obligeant à confiner des usines dès l’apparition de cas.
Tensions Pékin-Washington
Foxconn a aussi souffert des tensions croissantes entre les États-Unis et la Chine, sur fond de rivalité technologique.
Quand en 2018, Terry Gou et le président américain de l’époque, Donald Trump, ont inauguré ensemble une usine d’électronique de 10 milliards de dollars américains dans le Wisconsin, Pékin y a vu un geste d’apaisement entre les deux pays.
Mais le projet a finalement déçu, avec une usine plus modeste et moins pourvoyeuse d’emplois que prévu.
Et une polémique a éclaté sur les importants allégements fiscaux que Foxconn a reçus du gouvernement américain pour s’installer.
Présence mondiale
Présent majoritairement en Chine, Foxconn a cherché à se diversifier géographiquement ces dernières années.
En 2016, il a racheté le Japonais Sharp, et aujourd’hui le groupe a des usines dans dix pays, dont le Vietnam, la Slovaquie, la Hongrie, la République tchèque, le Brésil, le Mexique et les États-Unis.
L’entreprise a aussi varié ses activités et est désormais présente dans les semi-conducteurs, les robots, la santé ainsi que dans les véhicules électriques, dont elle espère capter 5% du marché mondial en 2025.
En 2021, elle a dégagé un chiffre d’affaires de 214,8 milliards de dollars américains, en hausse de 10,9% sur un an.