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Google veut limiter le partage des informations entre applis

AFP|Publié le 16 février 2022

Google veut limiter le partage des informations entre applis

Sur son blogue mercredi, Google rappelle que si 90% des applications proposées sur sa plateforme Google Play sont gratuites, c'est en grande partie grâce aux publicités. (Photo: 123RF)

New York — Google, suivant l’exemple d’Apple, a annoncé vouloir construire un nouveau système de ciblage publicitaire sur les téléphones et tablettes fonctionnant sous Android limitant le partage d’informations entre les applications.

L’objectif pour le géant du web est de trouver un équilibre entre la demande croissante de confidentialité réclamée par les utilisateurs, et les régulateurs, et la nécessité de préserver un modèle économique permettant aux annonceurs de cibler leurs publicités, lui rapportant au passage des milliards de dollars américains.

L’entreprise veut prendre son temps et prévient déjà que cela prendra plusieurs années.

Sur son blogue mercredi, Google rappelle que si 90% des applications proposées sur sa plateforme Google Play sont gratuites, c’est en grande partie grâce aux publicités. 

Le réseau social Facebook par exemple utilise des outils sophistiqués pour étudier le comportement des membres de son réseau sur internet et ensuite proposer aux annonceurs de viser spécifiquement les personnes les plus susceptibles d’être intéressées par leurs publicités. 

Mais «le secteur doit continuer à faire évoluer le fonctionnement de la publicité numérique pour améliorer la confidentialité des utilisateurs», avance Google. 

Apple s’est déjà engagé dans cette voie pour tous les appareils fonctionnant avec son système iOS, en obligeant les éditeurs d’applications mobiles à demander à leurs utilisateurs s’ils veulent bien être pistés une fois sortie de l’application. 

Ce changement a été justifié par le respect de la confidentialité des données. Mais il n’empêche pas la société elle-même de récolter des informations, et est clairement au détriment de sociétés comme Facebook ou Google qui ne peuvent plus proposer des publicités aussi ciblées qu’auparavant. 

Meta, la maison mère de Facebook, estime déjà que cette nouvelle règle va lui coûter 10 milliards $US de revenus perdus cette année.

 

Collaboration

Pour son nouveau système, Google assure vouloir améliorer le respect de la vie privée des utilisateurs «sans mettre en péril l’accès gratuit à des contenus et services».

«D’autres plateformes ont adopté une approche différente de la confidentialité des publicités, limitant brutalement les technologies utilisées par les développeurs et les annonceurs», souligne Google sur son blogue. 

Mais cette approche «n’est pas efficace» et «peut conduire à une situation encore pire pour la confidentialité des utilisateurs et les affaires des développeurs», estime l’entreprise.

Le groupe assure vouloir travailler avec les développeurs et les régulateurs et affirme qu’il continuera à proposer les outils publicitaires actuellement sur sa plateforme «pendant au moins deux ans», le temps de concevoir, construire et tester les nouveaux outils. Il promet de partager régulièrement l’avancée de ses travaux.

Google veut trouver des solutions pour limiter le partage de données avec des parties tiers et éliminer les outils permettant d’identifier les utilisateurs quand ils passent d’une application à l’autre. 

La société dit aussi vouloir «explorer des technologies réduisant la possibilité de collecter secrètement des données».

Le géant du web avait déjà annoncé début 2020 vouloir, dans les deux ans, éliminer de son navigateur les «cookies» des sites internet, ces petits modules électroniques d’identification qui suivent les internautes sur le web pour mieux cibler la publicité.

Mais le groupe a dû un peu freiner ses ambitions, notamment face aux réticences de l’autorité britannique de la concurrence qui craignait que Google prenne ainsi une mainmise encore plus grande sur le marché publicitaire.