Le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, ne ferme pas la porte à un encadrement législatif pour baliser l’application de l’IA dans la province. (Photo: courtoisie ALL IN)
Le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, ne ferme pas la porte à un encadrement législatif pour baliser l’application de l’IA dans la province, comme Ottawa s’apprête à le faire.
Présent à l’ouverture de l’événement All In pour annoncer une série d’aides financières à des institutions québécoises qui contribuent à l’effervescence de l’écosystème de l’IA dans la province, le ministre se dit conscient des craintes relatives à l’IA et des dérives possibles. Surtout dans une période où le rythme des avancements technologiques dans ce secteur est difficile à suivre, même parfois pour les experts.
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«Nous avons probablement des choses à faire au Québec. Nous allons attendre les recommandations du Conseil de l’innovation. Moi je suis prêt, avec mes collègues, à aller jusqu’à des règlements, des lois pour encadrer ça. Je pense que nous n’aurons pas le choix. Sinon, la population va avoir des craintes. Elle va être réfractaire et nous ne gagnerons absolument rien», a-t-il confié à Les Affaires.
«Il faut accélérer l’adoption de l’IA au niveau social et économique. Mais d’un autre côté, on ne peut pas être insensible aux commentaires de Yoshua Bengio (fondateur de MILA). À un point où nous avons créé le Conseil de l’innovation du Québec», a-t-il poursuivi.
Cependant, insiste le ministre, pas question de mettre le pied sur le frein. «Au Québec, la puissance de calcul est telle qu’on n’a pas les GPU utilisés pour les modèles génératifs. On veut aspirer à ça. […] C’est un équilibre, c’est une ligne qui est très fine. Je ne pense pas que l’on puisse retarder l’application de l’IA.»
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Ottawa annonce un code de conduite
Aussi de passage à Montréal dans le cadre de All In, le ministre fédéral de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne, a dévoilé un «Code de conduite volontaire visant un développement et une gestion responsable des systèmes d’IA génératives avancées».
Ce code s’articulera autour de six grands axes dont la responsabilisation, la sécurité, la justice et l’équité, la transparence, la surveillance humaine et la validité et fiabilité.
«Il faut que l’on soit sécurisé. Ça doit être transparent. […] Il faut que s’il y a des biais là-dedans, que ça soit connu et approuvé. Ce qui inquiète les gens en ce moment c’est le manque de transparence. Vous appliquez pour un prêt. Est-ce un humain qui dit oui ou non? Qu’est-ce qui a été pris en considération?», questionne le ministre.
«La meilleure analogie dans l’intelligence artificielle […], c’est le clonage. À cette époque, l’humanité s’est regroupée pour dire “on va mettre des balises. […] On ne clonera pas d’humains”. L’humanité s’est donné des règles, des garde-fous. C’est exactement ce qu’on est en train de faire aujourd’hui. L’intelligence artificielle, oui pour l’innovation responsable, mais il faut aussi se donner un cadre dans lequel il y a des lignes à ne pas franchir pour protéger les individus», a commenté François-Philippe Champagne, qui rappelle qu’il y aura aussi une loi (projet de loi C-27) à venir.
Déposé au printemps dernier à la Chambre des communes, le projet de loi a été renvoyé pour examen par le Comité permanent de l’industrie et de la technologie de la Chambre.
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