La Banque du Canada surveille les conséquences potentielles de l’IA sur l’inflation
La Presse Canadienne|Mis à jour le 20 septembre 2024Ottawa — Il existe une grande incertitude quant à la manière dont l’intelligence artificielle pourrait affecter l’économie dans les prochaines années, notamment le marché du travail et la croissance des prix, selon le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem.
Dans un discours prononcé à Toronto à l’occasion d’une conférence sur les conséquences de l’intelligence artificielle sur l’économie, M. Macklem a soutenu vendredi que la banque centrale abordait la question avec prudence afin de mieux comprendre comment l’intelligence artificielle (IA) pourrait affecter sa tâche de maintien d’une inflation basse et stable.
«Méfiez-vous de quiconque prétend savoir où l’IA va nous mener. Il y a trop d’incertitude pour avoir une quelconque assurance à ce sujet», a-t-il soutenu, selon la version écrite de son discours.
«Nous ne savons pas à quel rythme l’IA va continuer de progresser. Et nous ne connaissons pas l’ampleur des répercussions économiques et sociales qu’elle aura, ni quand elles se produiront.»
Le gouverneur de la Banque du Canada a mentionné que l’IA a le potentiel d’augmenter la productivité du travail, ce qui augmenterait le niveau de vie et ferait croître l’économie sans stimuler l’inflation.
À court terme, il a noté que les investissements dans l’IA augmentent la demande et pourraient être inflationnistes.
Cependant, M. Macklem a également mis en évidence des scénarios plus pessimistes, dans lesquels l’IA pourrait détruire plus d’emplois qu’elle n’en crée ou entraîner moins de concurrence, plutôt que plus.
Le gouverneur a appelé les universitaires et les entreprises à travailler ensemble pour mieux comprendre les effets potentiels de l’IA sur l’économie.
«Quand vous arrivez dans une pièce sombre, vous n’entrez pas en trombe. Vous avancez prudemment en tâtant les choses autour de vous. Et vous essayez de trouver l’interrupteur. C’est ce que nous faisons actuellement. Ce qu’il nous faut, en tant que banque centrale, c’est plus de lumière», a-t-il illustré.
Par Nojoud Al Mallees