Les craintes pour la sécurité nationale liées au recueil des données par des groupes étrangers sont exacerbées dans un contexte de rivalité entre la Chine et les États-Unis. (Photo: 123RF)
La Chine a assuré mercredi ne pas interdire l’iPhone d’Apple ou «d’autres téléphones de marques étrangères» dans ses ministères, après des informations de presse faisant état de restrictions dans certaines administrations.
Le quotidien américain des affaires Wall Street Journal a affirmé la semaine dernière que les autorités interdisaient à certains fonctionnaires l’usage de l’iPhone à des fins professionnelles pour se prémunir de risques d’espionnage.
«La Chine n’a pas de loi, de règlements ou de directives qui interdisent l’achat ou l’utilisation de téléphones de marques étrangères, dont l’iPhone», a déclaré devant la presse une porte-parole de la diplomatie chinoise, Mao Ning.
Il s’agit de la première réaction officielle de Pékin sur ce sujet.
Ces affirmations n’excluent toutefois pas que des consignes orales aient pu être données comme il en est parfois d’usage en Chine.
«Nous avons noté de nombreux articles exposant des problèmes de sécurité liés à l’iPhone», a ajouté la porte-parole, assurant que les entreprises chinoises et étrangères sont traitées en Chine sur «un même pied d’égalité».
Mao Ning n’a pas précisé à quels articles de presse elle faisait référence.
Une telle interdiction représenterait un défi pour Apple, alors que la Chine est son plus gros marché à l’étranger.
Dans la foulée des révélations du Wall Street Journal mercredi dernier, la capitalisation boursière de la firme de Cupertino en Californie avait fondu de plus de 100 milliards de dollars en une seule séance.
Soupçons d’espionnage
Les craintes pour la sécurité nationale liées au recueil des données par des groupes étrangers sont exacerbées dans un contexte de rivalité entre la Chine et les États-Unis.
Des sanctions de Washington coupent ainsi depuis 2019 le géant chinois des télécoms Huawei des chaînes d’approvisionnement mondiales en composants et technologies américaines.
Les États-Unis soupçonnent une entreprise d’espionnage au profit de Pékin, ce que la firme conteste.
Les États-Unis font par ailleurs pression sur leurs alliés pour proscrire tout équipement Huawei pour leur réseau 5G, arguant que Pékin pourrait se servir des installations du groupe pour surveiller les communications et trafics de données d’un pays.
Cette clarification de Pékin à propos d’Apple intervient au lendemain de la présentation aux États-Unis de l’iPhone 15, le dernier modèle de la marque.
En dépit des tensions géopolitiques avec les États-Unis, Apple et ses produits continuent de jouir en Chine d’une popularité qui ne se dément pas.
En mars, Tim Cook, le PDG d’Apple, s’était rendu à Pékin et avait notamment déclaré que son entreprise entretenait une relation «symbiotique» avec la Chine.
Apple s’est implanté dans le pays en 1993 et le géant asiatique est pour la marque son principal centre de production pour ses smartphones, ordinateurs, tablettes et accessoires électroniques.