Outre la création d’une communauté, les organisateurs ont constaté l’émergence d’un nouveau métier: celui de «no-codeur», dont le rôle englobe le design, l'implémentation et la maintenance de produits digitaux pour le compte d'autres entreprises. (Photo: courtoisie)
LA TECHNO PORTE CONSEIL est une rubrique qui vous fait découvrir des plateformes, de nouveaux outils ou de nouvelles fonctionnalités pouvant être implantés facilement et rapidement dans votre quotidien au travail, en plus de démystifier les tendances technos du moment.
LA TECHNO PORTE CONSEIL. Les débuts de la création d’une communauté no-code au Québec et l’émergence du métier de «no-codeur». Ce sont les points clés à retenir du premier événement No-Code & Design tenu le 12 mai dernier à Montréal et organisé par DesignWare et la communauté Slack «no-code France».
«Pour grandir, le no-code a vraiment besoin de cette communauté et de ses utilisateurs», selon Lucie Loubet, directrice marketing de l’entreprise de développement de logiciels DesignWare. «Il y a toujours de nouveaux outils, tu as toujours besoin que d’autres personnes t’aiguillent», mentionne-t-elle en entrevue avec Les Affaires.
C’est aussi l’avis de Katherine Martel, cofondatrice de Studio Maze Design, une agence de marketing et de développement web spécialisée dans Shopify. «Il y a un grave manque de communauté inter-plateformes qui permettrait un échange de compétences en continu», ajoute-t-elle.
Lucie Loubet a dit ressentir un «intérêt fort» pour la technologie lors de l’événement réunissant 25 personnes. «Le no-code est discret parce qu’on n’en parle pas, mais plusieurs personnes l’utilisent», croit celle qui utilisait justement jadis des outils no-code sans le savoir.
Simon Mazerolle, cofondateur de Studio Maze Design, constate aussi l’intérêt marqué des gens pour le no-code, ainsi que l’absence d’endroit numérique pour se rassembler, échanger et poser des questions.
Le no-code permet, par l’entremise d’interfaces simples, de démocratiser l’accès à la conception d’outils ou de solutions pour les gens sans expérience en programmation comme ce soit des sites web ou l’automatisation des certaines tâches.
Se spécialiser dans un outil
Outre la création d’une communauté, les organisateurs ont constaté l’émergence d’un nouveau métier: celui de «no-codeur», dont le rôle englobe le design, l’implémentation et la maintenance de produits digitaux pour le compte d’autres entreprises.
C’est justement le champ d’expertise de Studio Maze Design qui a présenté son agence lors l’événement. Fondé durant la pandémie, c’était la première opportunité de réseautage pour les deux cofondateurs de la start-up.
«C’était vraiment au-delà de nos attentes», explique Katherine Martel. «Ce fut une bonne façon de voir s’il y a de l’intérêt et si on allait à la bonne place», renchérit Simon Mazerolle.
Et justement parlant d’intérêt, les deux cofondateurs en ont reçu alors que les participants leur demandait souvent comment bâtir une agence comme la leur.
«Ce qui fait qu’on a eu du succès et qu’on a été en mesure de grossir notre équipe à cinq employés à temps plein, c’est qu’on a une seule expertise et on n’a pas la prétention de savoir quoi que ce soit d’autre», répond Katherine Martel.
Bien qu’ils aient aussi utilisé Webflow pour construire le site web d’un client — le projet justement présenté à l’événement —, leur expertise s’arrête à Shopify. Ils ne souhaitent pas agrandir leur champ d’expertise pour accueillir plus de clients, malgré l’interconnexion des différents outils no-code.
Pouvoir «prototyper» une vision créative
Un constat émerge aussi chez les participants, soit la possibilité avec le no-code de développer rapidement des solutions sans passer par une équipe de développeurs.
«De plus en plus, les utilisateurs veulent avoir l’autonomie pour “prototyper” une vision créative», croit Katherine Martel. Elle estime du même souffle que les entreprises ont tout à gagner à faire affaire avec des experts en no-code.
Lucie Loubet y croit aussi, surtout qu’il y a un tel besoin de main-d’œuvre et de développeur au Québec.
Samuel Girard fait aussi partie de ceux qui ont utilisé le no-code pour développer le volet numérique de leur entreprise d’entretien de condo, Briance. C’est par l’entremise d’une publicité de Webflow qu’il a découvert la technologie qu’il décrit «comme ce qu’il a toujours voulu».
En effet, il dit avoir toujours eu de l’intérêt pour le design web. Il a même suivi un cours au cégep, mais le recours aux développeurs web pour conceptualiser «ce qu’[il a] en tête» a rendu le tout «impossible».
Grâce au no-code, il a réussi à repositionner son entreprise qui a vu son nombre d’employés passer de 10 à 3 à cause de la pandémie. Il chiffre à 500 $ son investissement initial dans le no-code.
Samuel Girard a constaté en consultant les sections «communautés» offertes par des outils no-code que beaucoup de personnes viennent de Montréal. Malgré que les gens se parlent par Twitter ou LinkedIn, il n’y a pas d’endroit commun où discuter.
«Je pense que si la communauté est connue, les gens vont la rejoindre», mentionne-t-il.
Lucie Loubet espère que ce premier événement soit le début de plusieurs autres, le but étant d’en organiser un une fois par trimestre.