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La Maison-Blanche a fait pression sur Facebook pendant la pandémie, selon Zuckerberg

La Presse Canadienne|Publié le 27 août 2024

La Maison-Blanche a fait pression sur Facebook pendant la pandémie, selon Zuckerberg

Le PDG de Meta, Mark Zuckerberg, parle lors du SIGGRAPH le 29 juillet 2024 dans la ville de Denver, au Colorado. (AP Photo)

Mark Zuckerberg, président-directeur général de Meta, a déclaré que de hauts responsables de l’administration du président Joe Biden avaient fait pression sur Facebook pour «censurer» certains contenus liés à la COVID-19 pendant la pandémie. Le géant des médias sociaux a juré qu’il riposterait s’il était à nouveau confronté à de telles demandes. 

Dans une lettre adressée au représentant Jim Jordan, président républicain de la commission judiciaire de la Chambre, Mark Zuckerberg allègue que des responsables, y compris ceux de la Maison-Blanche, ont «fait pression à plusieurs reprises» sur Facebook pendant des mois pour qu’il supprime «certains contenus liés à la COVID-19, incluant de l’humour et de la satire». 

Les responsables «ont exprimé beaucoup de frustration» lorsque l’entreprise n’a pas accepté, a-t-il déclaré dans la lettre.

«Je pense que la pression du gouvernement était injustifiée et je regrette que nous n’ayons pas été plus francs à ce sujet», a écrit Mark Zuckerberg dans une lettre datée du 26 août, publiée sur la page Facebook du comité et sur son compte sur le réseau social X. 

Cette lettre est le dernier reproche fait par Mark Zuckerberg sur les efforts visant à cibler la désinformation concernant la pandémie de COVID-19 pendant et après l’élection présidentielle de 2020, en particulier alors que des allégations ont émergé selon lesquelles certains messages ont été supprimés ou restreints à tort. 

«Je pense également que nous avons fait des choix que, avec le recul et de nouvelles informations, nous ne ferions pas aujourd’hui», a-t-il déclaré, sans plus de précisions. «Nous sommes prêts à riposter si quelque chose comme cela se reproduit.»

En réponse, la Maison-Blanche a dit dans un communiqué que «face à une pandémie mortelle, cette administration a encouragé des actions responsables pour protéger la santé et la sécurité publique». 

«Notre position a été claire et cohérente: nous pensons que les entreprises technologiques et autres acteurs privés doivent prendre en compte les effets de leurs actions sur le peuple américain, tout en faisant des choix indépendants sur les informations qu’ils présentent», peut-on lire dans le document. 

Des experts préviennent que les élections américaines de cette année pourraient être submergées par la désinformation sur les réseaux sociaux avec la prolifération de l’intelligence artificielle et d’autres outils pour produire de fausses nouvelles et du contenu qui pourrait induire les électeurs en erreur. 

Au début de l’année 2021, Facebook a ajouté ce que Mark Zuckerberg a décrit comme des étiquettes avec des «informations crédibles» aux publications sur les vaccins contre la COVID-19. En avril 2020, alors que le virus avait entraîné des fermetures d’usines dans le monde entier et des changements radicaux dans la vie quotidienne, Facebook avait décidé d’avertir les utilisateurs qui partageaient des informations erronées sur la COVID-19.

Les conservateurs ont longtemps tourné en dérision Facebook et d’autres grandes entreprises technologiques pour avoir selon eux privilégié l’agenda libéral, et les ont accusées de censure. 

Mark Zuckerberg a essayé de changer la perception de l’entreprise par la droite américaine en participant au balado de l’animateur Joe Rogan en 2022 et en complimentant la réaction du candidat républicain Donald Trump à la tentative d’assassinat du 13 juillet dernier en la qualifiant de «badass». Il a envoyé la lettre de lundi à la commission judiciaire de la Chambre, dont le président, Jim Jordan, est un allié de longue date de Donald Trump. 

Marl Zuckerberg a également déclaré qu’il ne ferait plus de dons pour élargir l’accès des électeurs aux élections par l’intermédiaire de la Chan Zuckerberg Initiative, la société qui gère la philanthropie pour lui et sa femme, Priscilla Chan.

Le couple a déjà fait don de 400 millions de dollars américains pour aider les bureaux électoraux locaux à se préparer à l’élection présidentielle de 2020, les fonds ayant été utilisés pour l’équipement de protection pour empêcher la propagation de la COVID-19 dans les bureaux de vote, les lieux de vote au volant et l’équipement pour traiter les bulletins de vote par correspondance. 

«Je sais que certaines personnes pensent que ce travail a profité à un parti plutôt qu’à l’autre», malgré les analyses montrant le contraire, a-t-il affirmé.

«Mon objectif est d’être neutre et de ne pas jouer un rôle d’une manière ou d’une autre – ou même de sembler jouer un rôle. Je n’ai donc pas l’intention d’apporter une contribution similaire à ce cycle électoral.»