La menace de Facebook de plier bagages n’effraie pas Rodriguez
La Presse Canadienne|Publié le 27 avril 2022«Ils ont reculé et le peuple australien n’a pas beaucoup aimé ça et je ne pense pas que le peuple canadien aime beaucoup ça non plus», a-t-il dit. (Photo: La Presse Canadienne)
Le ministre du Patrimoine canadien, Pablo Rodriguez, ne fait pas grand cas du fait que Facebook n’écarte pas la possibilité de bloquer l’accès au réseau social au pays advenant que son projet de loi C-18 visant à forcer les géants du web à dédommager les médias soit adopté.
«Moi, la menace, ça ne me fait pas trembler ben ben», a-t-il lâché mercredi lors d’une mêlée de presse avant son entrée à une réunion du caucus de son parti.
Pablo Rodriguez, qui est aussi lieutenant libéral du Québec, a réitéré à plusieurs reprises que le journalisme professionnel est «un pilier de notre démocratie» et qu’il est «juste normal» que les plateformes qui bénéficient de la valeur du contenu journalistique contribuent aux salles de nouvelles.
Quoi qu’il en soit, Pablo Rodriguez estime que Facebook a le droit de cesser certains services, sans manquer de souligner qu’ils ont fait une menace semblable à l’Australie et qu’«en bout de ligne, ils sont restés».
«Ils ont reculé et le peuple australien n’a pas beaucoup aimé ça et je ne pense pas que le peuple canadien aime beaucoup ça non plus», a-t-il dit.
Lors d’une réunion du Comité permanent de la sécurité publique et nationale la veille, une haute dirigeante de Meta Canada, la compagnie qui exploite Facebook au pays, a laissé entendre que de couper l’accès à Facebook demeure une option sur la table.
«Nous examinons toutes les options en fonction de notre évaluation du projet de loi», a déclaré Rachel Curran, gestionnaire responsable des politiques publiques, en réponse à une question de la vice-présidente conservatrice du comité, Raquel Danquo.
Le ministre Rodriguez a aussi accusé la porte-parole de Facebook d’avoir «menti» en déclarant que Facebook n’a pas été consulté sur le projet de loi, les ayant lui-même rencontrés. Or, Rachel Curran a plutôt indiqué que l’entreprise en ignorait la portée jusqu’au dépôt du projet de loi.