La plus haute juridiction du Monténégro bloque l’extradition d’un expert coréen en cryptomonnaies
AFP|Publié à 13h10
Do Kwon se fait escorter par la police à Monténégro en mars 2024. (Photo: Filip Filipovic / Getty Images)
La plus haute juridiction du Monténégro a suspendu vendredi l’extradition du spécialiste en cryptomonnaie Do Kwon vers la Corée du Sud ou les États-Unis, où il est recherché pour la faillite à plusieurs milliards de dollars de sa société Terraform Labs.
Depuis des mois, Séoul et Washington demandent l’extradition du Sud-Coréen pour son rôle présumé dans une fraude liée à la faillite de son entreprise, qui a anéanti environ 40 milliards de dollars en valeur et ébranlé les marchés mondiaux de la cryptomonnaie.
En septembre, la Cour suprême du Monténégro avait jugé que les conditions d’extradition de Do Kwon vers la Corée du Sud et les États-Unis étaient remplies.
Mais c’est au ministre de la Justice qu’il revient de prendre la décision finale en la matière, y compris sur le pays d’extradition.
Pendant ce temps, Do Kwon a fait appel de la décision d’extradition auprès de la Cour constitutionnelle.
Cette dernière a déclaré vendredi dans un communiqué que «l’extradition de Kwon est suspendue à sa décision finale».
Cela a incité le ministère de la Justice à exhorter le tribunal à trancher sur «cette affaire complexe (…) dès que possible».
Le coup de théâtre de vendredi s’inscrit dans une série de décisions de justice approuvant puis annulant des demandes d’extradition après l’arrestation de l’entrepreneur au Monténégro en mars 2023.
Le magnat de la crypto, de son vrai nom Kwon Do-hyung, était en fuite depuis des mois après avoir fui la Corée du Sud puis Singapour avant la faillite de son entreprise en 2022.
Sa société «TerraUSD» avait commercialisé ses produits en les présentant comme des actifs stables adossés au dollar américain pour éviter d’amples fluctuations.
Les experts ont déclaré que Kwon avait mis en place un système de Ponzi dans lequel de nombreux investisseurs ont perdu leurs économies.
Il a quitté la Corée du Sud avant l’effondrement et a passé des mois en fuite, pour finalement se retrouver en détention au Monténégro après avoir tenté de monter à bord d’un vol avec de faux documents de voyage costaricains.
