La préparation pour la période des fêtes, c’est maintenant!
Emmanuel Martinez|Édition de la mi‑septembre 2021Maude Lavoie est développeuse web et consultante numérique. En 2007, elle a lancé son entreprise, NitroMedia. En 2018, elle a obtenu sa certification « Expert » de Shopify. (Photo: courtoisie)
Q&R. C’est déjà le moment pour les commerçants de se préparer à leurs ventes en ligne en vue des fêtes, selon Maude Lavoie, fondatrice de Nitro, une firme spécialisée dans la conception et l’accompagnement des entreprises dans la création et l’optimisation de leur boutique. Les Affaires en a discuté avec celle qui offre des formations en ligne dès le 20 septembre afin d’aider les entrepreneurs à mieux vendre sur Internet.
Les Affaires — Quelles sont les erreurs que font les entreprises qui veulent vendre en ligne pendant la période la plus achalandée de l’année ?
Maude Lavoie — Elles sont souvent à la dernière minute et elles ne préparent pas le terrain. Elles croient qu’en faisant une publication sur Facebook, les ventes vont entrer. C’est comme planter une graine. Cela ne se fera pas du jour au lendemain. Une erreur qu’on voit souvent, c’est la fiche descriptive du produit. C’est souvent trop technique. L’important, c’est de s’assurer de répondre à toutes les questions possibles sur le produit. Il faut se mettre à la place des gens qui ont toujours une question avant d’acheter un produit ou qui ont besoin de conseils d’utilisation.
Sur le plan du budget, il faut connaître son public cible et déterminer où il se trouve. Contrairement à papi et à mamie, les jeunes ne sont pas sur Facebook, mais sur Instagram, sur TikTok ou d’autres plateformes.
Les Affaires — Vous parliez de «planter une graine»; comment y arrive-t-on ?
Maude Lavoie — Le branding est important. Il faut cultiver son image de marque, comme le type de photo, le ton et les couleurs. Les gens vont accrocher à cela. Il faut avoir sa « vibe », comme Maxi. Quand on voit leurs publications, on sait que c’est eux. Il faut donc apprendre à tisser des liens, ce qui n’est pas dire « je veux te vendre telle chose ». Il faut offrir du contenu ou faire rire les gens. Les clients font souvent deux choses en même temps lorsqu’ils sont sur le Web. Ils ne sont jamais 100 % concentrés sur leur tâche. Donc, ton visuel est hyper important pour qu’ils aient envie d’arrêter sur ta publication au lieu de continuer à défiler leur fil. Si c’est trop transparent ou comme les autres, les gens n’accrocheront juste pas.
Les Affaires — Quels sont vos conseils pour bien se préparer au Vendredi fou et à la période des fêtes?
Maude Lavoie — Il faut commencer le plus tôt possible. Des études ont prouvé que dès septembre, les Québécois commencent à chercher en ligne pour les cadeaux des fêtes. Les entreprises ont souvent comme réflexe de se dire « moi, je vends ceci », au lieu de se dire « qu’est-ce que les clients cherchent ? ». Il faut réfléchir au client cible. Dans le cas des cadeaux, ce n’est pas pour combler ses propres besoins, mais pour faire plaisir à quelqu’un d’autre : sa mère, son père, son amoureux, etc. Il faut bâtir des offres en fonction de ça. On peut le faire avec des suggestions de cadeaux, monter des guides-cadeaux, présenter des astuces pour donner des idées à ceux qui cherchent des cadeaux. Ainsi, le consommateur sait que tu offres des produits pour le type de personne à qui il veut offrir un cadeau.
Les Affaires — Donc, la période des fêtes est différente du reste de l’année ?
Maude Lavoie — Oui, on veut faire plaisir à d’autres et pas à soi. Les consommateurs vont donc vouloir trouver de bonnes idées et être inspirés par des suggestions. Les mois de septembre et octobre sont ceux où les consommateurs cherchent. Ils vont acheter en novembre durant la période du Vendredi fou. Il y a aussi la journée Je dépense local, le 3 novembre. Beaucoup de mes clients sont des artisans qui ont fait de très bonnes ventes cette journée-là. L’an dernier, novembre est devenu un mois complet de spéciaux offerts par les détaillants.
Les Affaires — Un blogue est-il vraiment utile ?
Maude Lavoie — On s’en sert pour attirer de gens qui cherchent sur Google. Les gens consultent des blogues pour se faire une tête. Donc, on peut faire un blogue avec un top 10 des cadeaux pour maman. Et on va attirer des gens qu’on n’aurait jamais trouvés autrement. C’est important de nourrir cette portion-là de la clientèle, tandis que d’autres vont être influencés par les réseaux sociaux ou les références directes de leurs proches. Le blogue, c’est aussi une excellente stratégie pour être bien référencé sur Google, surtout si on vend des produits qu’on retrouve chez des concurrents.
Les Affaires — Quel est le rôle de l’infolettre ?
Maude Lavoie — C’est une arme extraordinaire. Elle s’adresse généralement à des clients que j’ai gagnés. L’avantage par rapport aux réseaux sociaux ou à Google, c’est que 100 % de la liste va recevoir le courriel. Je suis certain que cela se rend, ce qui est mieux que Facebook, qui a une portée de 5 % à 8 %. De plus, c’est un message direct. Et je peux aussi faire de l’automatisation. Si quelqu’un s’intéresse aux produits pour le bain, je peux personnaliser le courriel pour ce type de consommateur.
Les Affaires — Pour être mieux référencé, quelles sont vos astuces ?
Maude Lavoie — Il faut utiliser le champ lexical qui correspond aux termes utilisés par les internautes dans Google lorsqu’ils cherchent un produit. Si l’entreprise a les mêmes mots que les mots clés utilisés par les consommateurs qui font des recherches sur le Web, son offre va sortir parmi les premiers. Il y a des outils sur Internet, comme Ubersuggest et AnswerThePublic pour y arriver. Savoir ce que les gens mettent comme mots-clés, c’est crucial. Avec ces instruments, on peut aussi connaître ce que les gens posent comme questions. Donc, on pourra y répondre sur le blogue ou le site web de l’entreprise.