La récession est à nos portes: on arrête ou on continue?
Olivier Laquinte|Publié le 21 novembre 2022Avoir des données de qualité de son organisation permet de prendre le pouls d’une organisation, mais aussi de réagir rapidement aux signaux. (Photo: 123RF)
BLOGUE INVITÉ. Alors que les banques centrales du monde entier augmentent simultanément les taux d’intérêt en réponse à l’inflation, le monde pourrait se diriger vers une récession mondiale en 2023 et vers une série de crises financières dans les marchés émergents et les économies en développement qui leur porteraient un préjudice durable, selon une nouvelle étude de la Banque mondiale publiée au mois de septembre.
Qu’est-ce que ça veut dire pour nos entreprises? Bien malin celui qui le sait avec exactitude. Il reste que TOUTES les organisations avec qui j’ai parlé récemment cherchent à se créer un bas de laine, ce qui n’est pas une mince tâche par les temps qui courent. Il faut concilier la rareté de la main-d’œuvre et l’inflation qui mettent une pression énorme sur les budgets du capital humain. Les perturbations des chaînes d’approvisionnement continuent, voir même s’accentuent, avec les guerres commerciales que se livrent les puissances mondiales, et l’accès au capital est plus restreint étant donné la hausse des taux d’intérêt.
Qu’en est-il alors de la transformation de nos organisations dans ce contexte? Doit-on tout arrêter, continuer ou même accélérer?
Vous vous en doutez, la réponse est pleine de nuance. Mais il me semble évident que des ajustements sont nécessaires et qu’une prudence est de mise.
Personnellement, ma priorité en ce moment est de faire en sorte que l’information de gestion dont mon équipe et moi aurons besoin au cours des prochains mois est disponible, accessible, uniforme et bien comprise par tous. Je cherche à avoir une vue 360 de mon organisation.
Pour y arriver, la qualité des données est d’une importance capitale. C’est donc la priorité numéro un à laquelle nous nous attaquons, et je crois bien humblement que vous devriez en faire de même.
Est-ce que les données de ventes, de finances, d’opérations et de ressources humaines sont dans un bon état? Répondre à cette question est assez facile, il faut se fier à son instinct. Si vous avez un doute, ne serait-ce minime, que les données ne sont pas justes, c’est que c’est probablement vrai. Voilà le premier chantier à mettre en place. Des données de qualité permettent de prendre le pouls d’une organisation, mais aussi de réagir rapidement aux signaux.
Au démarrage d’un programme de transformation, le défi le plus important est toujours d’aller chercher l’adhésion des équipes. Or, n’avons-nous pas là une occasion en or de rallier nos équipes derrière un objectif commun: passer à travers une récession et au passage, devenir une entreprise axée sur les données qui permettent une prise de décision factuelle.
Évidemment, ce n’est pas nécessairement une mince tâche. Ça peut prendre plusieurs années et coûter très cher d’atteindre ce stade. C’est pourquoi il faut rester pragmatique, attaquer un aspect de l’entreprise à la fois et… rester agile. Vous m’aviez vu venir, n’est-ce pas!
Depuis que j’ai créé mon entreprise, c’est la période la plus complexe que j’ai connue. Vous avez bien lu. Plus complexe qu’au printemps 2020, au début de la pandémie. À cette «époque», l’objectif était clair et il n’y en avait qu’un: survivre à cette crise sans précédent. Et de surcroît, tout le monde avait le même: nos équipes, nos clients et les gouvernements. Aujourd’hui c’est différent.
J’ai la ferme conviction que la transformation en continu est nécessaire. C’est ça le «nouveau normal» dont nous avons tant parlé il y a deux ans. C’était déjà le cas avant, mais maintenant, la majorité d’entre nous en est convaincue.
Mais pour répondre à l’environnement changeant dans lequel nous opérons, il est plus que jamais nécessaire de découper les programmes de transformation en blocs autonome de trois mois. Pourquoi un trimestre? Parce que c’est habituellement le temps nécessaire pour observer les effets d’une décision d’un comité exécutif. Pourquoi des blocs autonomes? Parce qu’il faut être capable de «tirer la plogue» et de repositionner les différents projets afin de réagir au contexte économique.