Le chiffre d’affaires du troisième trimestre a atteint 32,7 milliards de dollars canadiens, en hausse de 36% sur un an, a indiqué l’entreprise dans un communiqué. (Photo: Getty Images)
Taipei, Taïwan — Porté par une demande soutenue en téléphones et en intelligence artificielle, le géant taïwanais des semi-conducteurs TSMC a vu son bénéfice bondir de 54,2% au troisième trimestre sur un an et anticipe une hausse de près de 30% de son chiffre d’affaires annuel.
Le groupe, coté à Taipei et New York, a dégagé un bénéfice net de 325,26 milliards de dollars taïwanais sur la période s’étendant de juillet à septembre 2024, contre 211 milliards de dollars de Taïwan durant la même période l’an dernier, selon un communiqué.
«Au troisième trimestre, le chiffre d’affaires s’est accru de 12,8% d’un trimestre à l’autre, notre entreprise ayant été soutenue par une forte demande liée aux téléphones et à l’IA pour nos technologies de pointe de 3 nm et 5 nm», a écrit TMSC.
Le chiffre d’affaires du troisième trimestre a atteint 32,7 milliards de dollars canadiens, en hausse de 36% sur un an, a indiqué l’entreprise dans un communiqué.
«Nous prévoyons désormais que notre chiffre d’affaires annuel va s’accroître de près de 30% en dollars américains» [par rapport à 2023], a par ailleurs déclaré le président de Taiwan Semiconductor Manufacturing Company, C. C. Wei, lors d’une visioconférence avec des analystes.
Taiwan Semiconductor Manufacturing Company, qui compte parmi ses clients Apple et Nvidia, contrôle plus de la moitié de la production mondiale de semi-conducteurs, utilisés dans tous les domaines, des smartphones aux missiles en passant par les voitures.
Révolution de l’IA
Les actions du secteur de la tech avaient dégringolé mercredi, sur fond d’inquiétudes sur la robustesse des ventes mondiales de puces.
Le néerlandais ASML, seul pourvoyeur de machines-outils indispensables à la fabrication des microprocesseurs les plus avancés, a abaissé mardi ses perspectives pour 2025, tandis que Bloomberg a évoqué l’intention du gouvernement américain de restreindre les exportations des puces les plus sophistiquées.
TSMC se situe en première ligne de la révolution de l’intelligence artificielle (IA) générative, mais est aux prises avec les tensions géopolitiques entre les États-Unis et la Chine au sujet des restrictions d’importations de technologies, du commerce et de Taïwan.
Le siège social de TSMC et la majeure partie de ses usines se trouvent à Taïwan, île que la Chine revendique comme faisant partie de son territoire.
La Chine a conduit lundi des manœuvres militaires de grande ampleur autour de Taïwan, quelques jours après un discours du président Lai Ching-te dans lequel celui-ci s’est engagé à « résister à l’annexion » chinoise de Taïwan.
Les forces de Pékin se sont exercées à la conduite d’un blocus de l’île. Des experts ont mis en garde contre les conséquences dévastatrices qu’une telle mesure pourrait provoquer sur son économie.
Les Etats-Unis et plusieurs pays européens ont bloqué les exportations de technologies relatives aux puces high-tech vers la Chine, craignant de les voir employées à des fins militaires.
L’immense majorité de la fabrication de puces électroniques est actuellement localisée en Asie, particulièrement à Taïwan. Mais du fait des bouleversements de la chaîne logistique et des tensions géopolitiques, TSMC s’est lancé dans une diversification de ses sites industriels, avec des projets d’usines en dehors de Taïwan, notamment aux États-Unis. Une autre a été inaugurée l’an dernier au Japon.
En août, le géant taïwanais a lancé le chantier de sa première usine européenne, à Dresde, dans l’est de l’Allemagne.