Le cours du bitcoin s'envole de 40% sur un mois et approche de son record historique atteint il y a six mois à 64 870 $US. (Photo: Getty Images)
Le prix du bitcoin a dépassé 60 000 dollars américains pour la première fois depuis avril et approchait son record alors que le gendarme boursier américain envisage d’autoriser des fonds indiciels (ETF) liés à la cryptomonnaie, ce qui pourrait doper la demande.
Le cours du bitcoin s’envole de 40% sur un mois et approche de son record historique atteint il y a six mois à 64 870 $US, les acheteurs espérant que ce nouveau produit financier permettra à plus d’acteurs de la finance traditionnelle de participer au marché.
Après avoir culminé vendredi à 60 343 $US, le prix est repassé un peu sous le seuil des 60 000 $US (+4% à 59 780 $US vers 11h35, heure du Québec).
Depuis 2013, la SEC a toujours refusé les multiples dossiers de création de ces fonds cotés en Bourse qui répliquent le cours du bitcoin.
Mais le régulateur pourrait approuver le lancement de ces produits la semaine prochaine, selon l’agence Bloomberg qui cite des sources proches du dossier.
Sur son compte Twitter, la SEC a écrit jeudi soir: «Avant d’investir dans un fonds qui détient des contrats futurs sur le bitcoin, assurez-vous d’avoir bien pesé les risques et les bénéfices», un message prudent cependant vu par les admirateurs de crypto comme le signe que ces fonds vont bien être accepté.
Selon les informations de l’agence Bloomberg, les ETF américains devraient plus précisément être basés sur des contrats à terme liés au bitcoin. Le patron de la SEC Gary Gensler avait affirmé sa préférence pour cette option, plus facile pour le gendarme à réguler, par le passé.
«C’est un moment clef pour les cryptomonnaies, car cela permettrait à des investisseurs qui hésitaient à se lancer d’entrer sur le marché d’une façon plus traditionnelle, en craignant moins de se faire pirater ou de manquer de régulations», commente Walid Koudmani, analyste chez XTB.
Des fonds indiciels existent déjà dans d’autres pays, parfois en se basant directement sur le bitcoin, mais souvent en s’appuyant sur les actions d’entreprises liées au secteur: c’est le cas de l’ETF du gestionnaire Melanion Capital approuvé par l’Autorité française des marchés financiers (AMF) en août.
Correction redoutée
Et surtout, «les États-Unis sont le plus grand marché, qui n’avait jusqu’à présent aucun moyen facile d’investir dans le bitcoin» pour les investisseurs institutionnels que sont les banques et les fonds d’investissement, explique à l’AFP Charlie Erith, patron du gérant d’actifs spécialisé dans les cryptomonnaies ByteTree Asset Management.
Mais «l’impact sur le marché a peut-être été surestimé», prévient-il, craignant une correction après l’annonce officielle, même si elle ne durait pas longtemps, selon lui.
«Les espoirs que la hausse des prix se poursuive et que le bitcoin renoue avec son plus haut historique pourraient aussi bien se transformer en un scénario classique: +acheter la rumeur, vendre l’information+», abonde Mikkel Morch, du fonds spécialisé ARK36.
«À long terme, cela reste une nouvelle importante, qui signale que les autorités se font à l’idée que les gens possèdent des cryptoactifs», conclut M. Erith.
Les régulateurs restent en effet ambivalents face à un secteur décentralisé et dématérialisé, créé de toutes pièces par des anonymes il y a 13 ans.
En Chine, les autorités ont complètement banni les plateformes d’échange et les «mineurs» de bitcoin qui permettent la création et la validation des transactions en cryptomonnaie.
Et les autorités en Europe et aux États-Unis ne sont pas beaucoup plus enthousiastes.
La SEC a plusieurs fois qualifié le secteur des cryptomonnaies de Far-West, et de l’autre côté de l’Atlantique, le gouverneur adjoint de la Banque d’Angleterre (BoE) Jon Cunliffe a affirmé qu’il y avait «urgence» à travailler sur une régulation internationale.
Si l’institut britannique ne voit pour l’instant pas de risque majeur qu’une crise des cryptomonnaies se répercute au reste du marché, elle a fait remarquer qu’avec une taille de plus de 2,300 milliards $US, le marché était désormais plus grand que celui des «subprimes» en 2008 (1,200 milliard $US), dont l’écroulement avait provoqué une crise financière mondiale.