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Le patron de Microsoft fustige la «domination» de Google

AFP|Publié le 02 octobre 2023

Le patron de Microsoft fustige la «domination» de Google

C’est le plus important procès antitrust intenté aux États-Unis contre une grande entreprise technologique depuis celui contre Microsoft et son système d’exploitation Windows, il y a plus de vingt ans. (Photo: 123RF)

Le PDG de Microsoft, Satya Nadella, a déclaré lundi que la domination du moteur de recherche de Google en ligne rendait très difficile l’émergence de rivaux, lors d’une audience devant un juge américain chargé de décider si Google doit son succès à sa popularité ou à des pratiques anticoncurrentielles illégales. 

«Vous pouvez dire que (Google) est populaire, mais pour moi, il est surtout dominant», a déclaré M. Nadella à un avocat du géant d’internet lors d’un contre-interrogatoire tendu.

Le patron était appelé à témoigner à Washington, dans le cadre du procès historique qui s’est ouvert le 12 septembre contre Google (filiale d’Alphabet).

Le gouvernement américain accuse le groupe californien d’avoir bâti son empire grâce à des contrats d’exclusivité illégaux avec des entreprises telles que Samsung et Apple, pour que son outil soit installé par défaut sur leurs appareils et services, et empêcher ainsi toute alternative d’émerger.

C’est le plus important procès antitrust intenté aux États-Unis contre une grande entreprise technologique depuis celui contre Microsoft et son système d’exploitation Windows, il y a plus de vingt ans.

Depuis 2009, Bing, le moteur de recherche de Microsoft, tente de gagner des parts de marché. M. Nadella a expliqué qu’il ne pourrait selon lui jamais rivaliser avec Google, en grande partie à cause de ses accords avec Apple.

Les avocats de Google font valoir que les utilisateurs peuvent facilement changer d’applications, mais c’est un argument «bidon», selon le dirigeant du groupe informatique.

«Cela changerait la donne (pour Bing) d’être un outil par défaut sur Safari», le navigateur d’Apple, a-t-il ajouté.

Mais Apple a rejeté les avances de Microsoft. Le fabricant de l’iPhone reçoit chaque année des milliards de dollars de Google, grâce à un généreux accord de partage des revenus, comme l’ont révélé des témoignages antérieurs.

Satya Nadella a aussi insisté sur un autre argument du parquet: la collecte de données par Google a créé un effet de réseau qui a renforcé sa puissance en tant qu’outil pour les annonceurs et pour les utilisateurs.

Dans ce contexte, «il devient encore plus difficile de percer lorsque vous n’avez pas de part de marché», a-t-il dit.

Microsoft a continué à investir dans Bing, espérant un éventuel «changement de paradigme» ou une intervention gouvernementale contre Google.

En début d’année, l’entreprise a même lancé un Bing gonflé à l’IA (intelligence artificielle) générative, dans la foulée du succès de ChatGPT, l’interface d’OpenAI, une start-up largement financée par Microsoft.

Mais en dépit d’une certaine «exubérance» au début, M. Nadella a confié ne plus croire que cette nouvelle technologie va remettre en cause la domination de Google sur la recherche en ligne.