Le PDG d'Amazon, Jeff Bezos (Photo: Getty images)
Amazon est de nouveau accusée par des syndicats américains de ne pas suffisamment protéger ses employés des accidents du travail dans ses entrepôts à l’approche de sa gigantesque opération de soldes annuelles.
«Les travailleurs des sites Amazon se blessent plus souvent, et plus gravement que dans les entrepôts d’autres entreprises», affirme une coalition de syndicats, le Strategic organizing center, dans un rapport publié mardi.
Selon cette étude, l’année dernière, près de 6% des ouvriers des centres de tri du géant du commerce en ligne ont été victimes d’un accident qui les a forcés à s’arrêter temporairement ou à prendre un poste différent, moins contraignant physiquement.
«Ce taux est quasiment 80% plus élevé que pour tous les autres employeurs ayant des entrepôts sur l’année 2020», continue le rapport.
La firme doit organiser ce mois-ci son «Prime Day», une gigantesque opération promotionnelle qui nécessite chaque année un renforcement de ses équipes.
«Nous avons étendu notre équipe dédiée à la santé et à la sécurité au travail à plus de 6 200 employés et investi plus de 1 milliard de dollars dans de nouvelles mesures de sécurité en 2020», a réagi Kelly Nantel, une porte-parole du groupe, sollicitée par l’AFP.
Amazon a saisi l’opportunité de la pandémie en embauchant 500 000 personnes dans le monde l’année dernière pour répondre à l’explosion de la demande.
Elle a transformé l’essai avec des résultats spectaculaires, et continue d’investir dans tous ses secteurs, de sa plateforme de commerce électronique à l’infonuagique (informatique à distance) et au divertissement (elle vient de racheter les studios MGM).
Mais son succès auprès des consommateurs ne masque pas ses déboires avec les autorités et la société civile, qui lui reprochent des abus de position dominante, des pratiques anti-concurrentielles et des conditions de travail extrêmes.
«Ces données devraient servir d’avertissement, elles montrent à quel point la situation est devenue désespérée», a commenté Debbie Berkowitz de NELP, une association qui milite pour les droits des salariés.
Elle appelle le groupe de Seattle à mettre fin à son système de contrôle des horaires dans les entrepôts, très critiqué pour sa rigidité.
En avril, après l’échec d’une tentative de syndicalisation d’un entrepôt dans l’Alabama – qui aurait été une première pour Amazon aux États-Unis – le fondateur et patron Jeff Bezos avait écrit: «nous devons faire mieux pour nos employés», dans sa lettre annuelle aux actionnaires.
«Nous allons être le meilleur employeur et l’endroit le plus sûr où travailler sur Terre», avait-il promis, évoquant notamment des mesures déjà prises ou en cours de déploiement pour réduire les risques de troubles musculo-squelettiques liés aux tâches répétitives.