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Les criminels vont utiliser davantage les cryptomonnaies

La Presse Canadienne|Publié le 05 Décembre 2023

Les criminels vont utiliser davantage les cryptomonnaies

Dans son dernier rapport annuel, publié lundi, le CANAFE met l’accent sur l’élaboration de renseignements stratégiques sur le rôle que jouent les actifs virtuels dans le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. (Photo: La Presse Canadienne)

Le Centre d’analyse des opérations et déclarations financières du Canada (CANAFE) affirme s’attendre à ce que les criminels utilisent davantage les cryptomonnaies pour amasser, déplacer et cacher des fonds en dehors du système bancaire traditionnel. 

Dans son dernier rapport annuel, publié lundi, le CANAFE met l’accent sur l’élaboration de renseignements stratégiques sur le rôle que jouent les actifs virtuels dans le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

L’agence fédérale affirme que la forme la plus répandue de blanchiment d’argent impliquant des monnaies virtuelles est le mouvement des produits de la fraude et des attaques de rançongiciels.

Le CANAFE identifie l’argent lié à des activités illicites en passant chaque année électroniquement au crible des millions d’informations provenant de banques, de compagnies d’assurance, d’entreprises de services monétaires, de courtiers en valeurs mobilières, de courtiers immobiliers, de casinos et autres.

À son tour, il divulgue des renseignements à la police et à d’autres organismes chargés de l’application des lois sur les cas suspects.

«(Le) CANAFE continue d’exercer ses activités dans un environnement difficile, avec des technologies et des produits financiers nouveaux et évolutifs, des systèmes financiers mondiaux qui évoluent rapidement et des événements géopolitiques qui influencent constamment notre travail», a déclaré la directrice de l’agence fédérale, Sarah Paquet, dans le rapport.

Les entreprises qui échangent des devises étrangères, qui transfèrent de l’argent, qui encaissent ou vendent des mandats ou des chèques de voyage, ou qui effectuent des transactions en monnaie virtuelle, doivent s’inscrire auprès du CANAFE avant d’offrir ces services au public.

Le CANAFE prévient que le recours à des entreprises de services monétaires non enregistrées continue de poser des défis à ceux qui cherchent à détecter le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme par les canaux financiers traditionnels.

En mai 2022, le CANAFE a publié un avis pour aider les entreprises et le grand public à se protéger contre les activités illicites liées aux opérations bancaires clandestines.

L’avis décrit les principales caractéristiques des services bancaires clandestins au Canada, en particulier par le biais d’entreprises de services monétaires non enregistrées dans la région métropolitaine de Vancouver, dans la région du Grand Toronto et, dans une certaine mesure, dans le corridor Calgary−Edmonton.

Le CANAFE affirme avoir depuis constaté une augmentation des signalements de blanchiment d’argent associé aux opérations bancaires clandestines, ainsi que l’identification d’individus et d’entités soupçonnés d’exploiter des entreprises de services monétaires non enregistrées.

«Les déclarations d’opérations douteuses transmises (au) CANAFE ont mis en évidence le rôle important joué par les tiers intermédiaires, tels que les blanchisseurs d’argent professionnels et les passeurs de fonds, dans la facilitation des opérations bancaires clandestines et le blanchiment de produits de la criminalité», peut−on lire dans le rapport.

Les opérations bancaires clandestines via des entreprises de services monétaires non enregistrées continuent d’attirer les personnalités internationales cherchant à échapper aux sanctions ou à se livrer à d’autres types d’activités illégales, telles que le financement du terrorisme, ajoute le rapport.

Jim Bronskill, La Presse Canadienne