L'année 2024 aurait vu «deux milliards de personnes» être appelées aux urnes. (Photo: Adobe Stock)
Les craintes que l’intelligence artificielle déclenche un flot de désinformation pour tromper les électeurs dans le monde en 2024 ne se sont pas réalisées, a affirmé mardi le géant américain Meta, maison mère de Facebook.
Les systèmes de défense face aux campagnes d’influence mensongères sur la plateforme de l’entreprise ont tenu, a affirmé à des journalistes le président de Meta pour les affaires internationales, Nick Clegg.
«Je ne pense pas que l’utilisation de l’IA générative ait été un outil particulièrement efficace pour eux», a dit ce dernier en faisant référence aux individus derrière ces campagnes de désinformation. L’écart «entre ce qui était attendu et ce qui a été observé est assez important».
Selon l’entreprise, la plupart des opérations d’influence qu’elle a stoppées ces dernières années ont été menées par des acteurs venant de Russie, d’Iran et de Chine. Meta a assuré ne pas avoir l’intention de baisser la garde, car les outils d’IA générative devraient devenir plus sophistiqués et répandus, selon l’entreprise.
Nick Clegg a fait référence à 2024 comme étant l’année électorale la plus importante, puisqu’on estime que deux milliards de personnes se seront rendues aux urnes à travers le monde.
«Les gens s’inquiétaient à juste titre de l’impact potentiel de l’IA générative sur les élections au cours de cette année», a dit Nick Clegg aux journalistes.
«Il y a eu plusieurs avertissements concernant les risques potentiels de phénomènes comme des deepfakes généralisés et des campagnes de désinformation basées sur l’IA», a-t-il ajouté.
Et selon lui, la prévention de l’utilisation malveillante de l’IA générative dans les élections est devenue un enjeu pour l’ensemble du secteur.
Critiques républicaines
Le président élu américain Donald Trump a été très critique envers Meta, l’accusant de censurer les points de vue conservateurs.
Mais Nick Clegg a affirmé ne pas savoir si Mark Zuckerberg, patron de Meta, et Donald Trump avaient discuté des politiques de modération des contenus, lorsqu’il a été invité à dîner dans sa résidence en Floride, la semaine dernière.
«Mark [Zuckerberg] veut jouer un rôle actif dans les débats que chaque administration doit avoir concernant le maintien du leadership américain dans le monde technologique […] et particulièrement le rôle central que l’IA jouera dans ce domaine», a affirmé Nick Clegg.
Celui-ci a ajouté qu’avec le recul, Meta avait «exagéré» la modération de ses contenus lors de la pandémie de COVID-19 et que l’entreprise «redouble» d’efforts pour améliorer la précision avec laquelle elle cible les contenus à supprimer.
«Nos règles en matière de contenus évoluent et changent tout le temps», a-t-il expliqué.
«Nous continuerons à travailler sur tout cela, en gardant à l’esprit que nous n’y parviendrons jamais parfaitement et que nous ne satisferons pas tout le monde.»