Jean Paul Chauvet, chef de la direction à Lightspeed (Photo: La Presse Canadienne)
Contrairement à d’autres entreprises du secteur technologique qui ont été contraintes de modérer leur plan de croissance, Lightspeed Commerce (LSPD) n’a pas l’intention de retirer son pied de l’accélérateur, affirme son chef de la direction, Jean Paul Chauvet, en entrevue.
«On a 300 postes d’ouverts, souligne le dirigeant. On est dans une dynamique de “faut grossir, faut grossir” et où il y a un besoin pour une technologie comme la nôtre.»
Le spécialiste du commerce infonuagique, dont une importante part de la clientèle provient de la restauration et de l’hôtellerie, ne se trouve pas dans le même bateau que les entreprises technologiques qui ont annoncé des mises à pied récemment, assure Jean Paul Chauvet.
«Nous, on n’est vraiment pas dans ce contexte chez Lightspeed, nous, notre cœur de métier, c’est les commerces physiques. Les gens retournent vers le commerce en magasin. Les gens apprécient de pouvoir magasiner sur place.»
À la fin juillet, sa rivale Shopify a créé une onde de choc dans l’industrie en annonçant qu’elle mettait à pied 10% de ses effectifs dans un geste inusité pour le spécialiste du commerce en ligne, habitué à une forte croissance. La société avait expliqué avoir surestimé l’accélération du commerce en ligne après la pandémie.
Le chef de la direction a senti le besoin de se distancier des difficultés du secteur. Après l’annonce de Shopify qui a été «traumatisante» pour certains, il a senti le besoin d’écrire à ses employés pour leur réitérer que Lightspeed se portait bien et avait un modèle différent de Shopify.
Malgré des conditions économiques plus préoccupantes, Lightspeed croit qu’elle peut continuer de croître sur plusieurs fronts, notamment sur le nombre d’emplacements clients, par une plus grande adoption de ses logiciels par ses clients et par une progression du volume de transaction brute traité par solution de paiement.
Des revenus en hausse de 50%
Jean Paul Chauvet a fait ses commentaires rassurant tandis que la société a dévoilé, jeudi, une augmentation de ses ventes de 50% pour s’établir à 173,9 millions de dollars (M$) au premier trimestre, terminé le 30 juin.
La société a enregistré une perte nette de 100,8 M$, contre une perte nette de 49,3 M$.
Lightspeed estime toutefois que son résultat avant, impôts, intérêts et amortissement donne un portrait plus représentatif de ses activités tandis que le résultat net tient compte des amortissements liés aux acquisitions.
Au deuxième trimestre, elle affiche ainsi une perte avant impôts, intérêts et amortissement de 15,6 M$, comparativement à une perte de 16 M$ à la même période l’an dernier.
La direction croit pouvoir enregistrer un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement d’ici la fin de l’exercice 2024 (terminé à la fin mars 2024).
Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient une perte avant intérêts, impôts et amortissement de 16,3 M$ et des revenus de 169 M$, selon la firme de données financières Refinitiv.