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L’industrie 4.0 en direct de la Foire de Hanovre 2023

Olivier Laquinte|Publié le 01 mai 2023

L’industrie 4.0 en direct de la Foire de Hanovre 2023

j’ai remarqué une omniprésence des solutions de réalité augmentée (AR), notamment pour les processus de support et de maintenance. (Photo: Olivier Laquinte)

BLOGUE INVITÉ. La semaine dernière, j’ai eu la chance de participer au plus grand rassemblement du secteur manufacturier en occident, la Foire de Hanovre en Allemagne. Cette exposition regroupe un nombre incalculable de membres de l’écosystème manufacturier qui présentent leurs produits, leurs services et exposent les grandes tendances.

Les exposants vont du fournisseur de câbles électriques au constructeur de robots intelligents, en passant évidemment par les grands groupes technologiques.

Je retiendrai trois grands thèmes de cette conférence, par ailleurs très bien résumée dans une présentation de Siemens : La rareté des talents, et la force de travail distribuée, la volatilité de l’offre (intrants) et de la demande créée par les crises géopolitiques auxquelles nous sommes confrontées, et évidement la rareté et la fragilité des ressources.

Beaucoup d’emphase a été mise sur la simplification et l’automatisation, surtout chez les grands joueurs. L’hydrogène était à l’honneur comme source d’énergie verte.

Contrairement à mon ami Benoit Cormier, j’ai remarqué une omniprésence des solutions de réalité augmentée (AR), notamment pour les processus de support et de maintenance. Outre le fait que certains utilisaient le mot «metavers» d’une manière un peu trop libre à mon goût, le développement ergonomique des lunettes et des casques laisse présager l’arrivée de nombres d’applications dans les usines et les centres de distribution dans les prochaines années. Même sans les lunettes, plusieurs outils de reconnaissance vidéo qui permettent d’assister les travailleurs dans les activités.

La réalité augmentée est aussi présentée comme une réponse à la rareté de main-d’œuvre et une contribution à la lutte aux changements climatiques en diminuant le besoin de déplacer du personnel de maintenance et en permettant une meilleure collaboration. On ne parle pas ici d’un mode de travail hybride, mais plutôt d’une meilleure connexion des acteurs de l’écosystème qui permet à ceux-ci d’être plus rapides et agiles.

Une forte présence des fournisseurs de cloud AWS, Google et Azure, qui parlaient à l’unisson de l’importance d’avoir une stratégie de capture et de valorisation de la donnée afin de connecter l’environnement de production aux autres fonctions de l’entreprise et à sa chaîne d’approvisionnement.

C’est aussi un élément essentiel pour permettre l’interopérabilité sur laquelle misent les grands équipementiers afin d’améliorer la productivité et l’agilité des manufacturiers. Cette agilité se traduira par la possibilité d’adapter les capacités de productions des équipements en fonction de l’évolution des composantes de la chaîne de production. Pensez au modèle Tesla qui permet d’ajuster les performances de la voiture en activant des fonctionnalités à travers le système d’opération.

En ces temps de pénurie de main-d’œuvre, j’ai été surpris de ne rien voir par rapport à la gestion de la main-d’œuvre. Je me serais attendu à voir quelques développeurs présenter l’importance des outils de gestion de carrière, et surtout de développement des compétences. D’autant plus que la nécessité de permettre aux gens de s’adapter au rythme du développement des technologies a été soulignée par plusieurs.

Ce qui m’a frappé, et même impressionné, c’est le sentiment d’être en face d’un réel écosystème manufacturier qui coopétionne afin d’innover et d’être les meilleurs au monde.

On sent chez les Siemens, Scheinder, Bekhoff, Bosch, Phoenix, SAP, Dassault et les autres, un réel respect mutuel et le désir d’apprendre les uns des autres. C’était inspirant d’être entouré de tous ces grands joueurs. Cet état d’esprit nous fait cruellement défaut au Québec, malgré les efforts de quelques-uns. Il existe un corporatisme et une méfiance entre les différents secteurs qui nous empêchent d’atteindre notre plein potentiel en tant que région. Nous aurions tout avantage à développer nos muscles de collaboration au maximum, au même titre des adeptes de la musculation qui ciblent le groupe «chest-bras» dans les centres d’entraînement.

Ah oui, et chatGPT me demandez-vous ? On a bien dû parler d’Open AI dans cette conférence. Et bien non. Pas grand-chose sur l’IA générative, désolé. Peut-être l’année prochaine