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L’inventeur du World Wide Web, le Britannique Tim Berners-Lee, a détaillé mardi comment il comptait s’attaquer à la désinformation et à la protection des données, des abus largement répandus aujourd’hui qu’il n’avait pas envisagés quand il a conçu la Toile.
M. Berners-Lee, qui avait imaginé en 1989 un « système de gestion décentralisée de l’information », devenu l’acte de naissance du Web, a souligné que ses efforts se concentraient d’une part, sur le développement d’un « contrat pour le Web » destiné à assurer la véracité de l’information sur internet et d’autre part, sur sa plateforme de développement baptisée « Solid » pour permettre aux utilisateurs de contrôler leurs données.
Ses commentaires, lors d’un événement organisé dans la capitale américaine par le quotidien The Washington Post, interviennent alors que le Web fête ses 30 ans d’existence ce mois-ci dans la crainte d’un réseau devenu hors de contrôle.
« On ne peut pas simplement interdire les fausses informations, c’est bien plus compliqué que cela », a résumé le scientifique, au Washington Post, qui avait révélé le projet d’un « contrat » en novembre dernier ambitionnant de réunir autour de la table gouvernements et entreprises du secteur des technologies notamment, pour établir les principes d’une gouvernance en ligne.
« Avec le Contrat pour le Web, il s’agit d’enclencher une correction à mi-parcours (du Web), de changer de rythme, de revenir (…) à la science, aux faits », a-t-il ajouté.
Le lancement de projet doit répondre aux inquiétudes sur les ventes des données personnelles sans le consentement des usagers.
Il a indiqué que le but était de « séparer les applications du stockage des données » de manière à ce que les usagers puissent décider où et comment ils pourraient partager leurs informations personnelles.
« Solid va devenir un système de stockage de données omniprésent qui donnera aux gens le contrôle de leurs données », a-t-il expliqué.
Le système, en cours de développement à l’Institut de Technologie de Massachusetts, a pour finalité de donner aux utilisateurs des « fichiers » pour des données qui pourraient être téléchargées vers Facebook, Amazon et Google, a-t-il ajouté.
« Vous pourrez avoir un fichier personnel, vous pourrez avoir un fichier de travail. Vous aurez accès à un plus grand nombre de données sur vous-même que ce que peut détenir Amazon aujourd’hui », a-t-il assuré.