MacKenzie Tuttle et son ex-mari, Jeff Bezos (Photo: Getty Images)
Dans la droite ligne de Warren Buffett et du couple Bill et Melinda Gates, MacKenzie Bezos s’est engagée mardi à donner la majorité de sa fortune à des organisations caritatives, après son juteux divorce avec le fondateur d’Amazon Jeff Bezos.
« J’ai une somme d’argent disproportionnée à partager », a affirmé Mme Bezos, 49 ans, près de six mois après l’annonce de leur séparation qui fait d’elle l’une des femmes les plus riches du monde.
Sa décision a été formalisée mardi sur le site du « Giving Pledge », ou « Promesse de donation », une initiative philanthropique lancée en 2010 par les milliardaires américains Warren Buffett et Bill et Melinda Gates, encourageant les personnes riches du monde entier à donner plus de la moitié de leur fortune à des organisations caritatives, de leur vivant ou à leur mort.
Parmi les quelque 200 riches signataires de « Giving Pledge », on trouve le fondateur de Facebook Mark Zuckerberg, l’investisseur Bill Ackman et Robert Smith, un homme d’affaires américain qui a récemment fait sensation en annonçant le remboursement des prêts étudiants de centaines d’élèves de l’université de Morehouse, aux États-Unis.
Un absent de poids dans cette liste : Jeff Bezos lui-même, première fortune mondiale selon le classement du magazine Forbes. Le milliardaire a toutefois dévoilé en septembre le lancement d’un fonds d’investissement de deux milliards de dollars visant à apporter une aide aux familles de sans-abri et à la scolarisation des communautés pauvres.
Mardi, sa fortune était estimée à quelque 152 milliards de dollars. Même une fois sa part versée à MacKenzie au prononcé du divorce, il devrait rester l’homme le plus riche du monde.
La philanthropie est un grand classique chez les milliardaires américains. Elle peut leur permettre en outre d’alléger leurs impôts.
MacKenzie Tuttle
Après 25 ans de mariage et quatre enfants avec Jeff Bezos, Mme Bezos avait annoncé en avril qu’elle conserverait 25 % des actions qu’ils possédaient ensemble, soit 4 % du capital d’Amazon. Ce qui représentait environ 36 milliards de dollars. MacKenzie Bezos, actuellement en procédure de divorce, avait par ailleurs concédé l’ensemble des droits de vote du couple sur Amazon à son ancien compagnon.
Le classement Forbes des plus grandes fortunes mondiales ne l’intègre toutefois pas encore à sa liste, dans l’attente du prononcé officiel du divorce. Celui-ci devrait faire d’elle la troisième femme la plus riche au monde selon Forbes, derrière la Française Françoise Bettencourt-Meyers, héritière de L’Oréal (49,3 milliards de dollars), et l’Américaine Alice Walton, descendante des fondateurs des supermarchés Walmart (44,4 milliards de dollars).
MacKenzie Tuttle, de son nom de naissance, avait rencontré Jeff Bezos en 1992, avant qu’il ne fonde ce qui est devenu un colosse du commerce en ligne et un empire tentaculaire présent également dans l’informatique en nuage (le « cloud »), entre autres. Amazon vaut aujourd’hui plus de 900 milliards de dollars en Bourse.
L’annonce de leur séparation en janvier avait été suivie quelques semaines plus tard d’une sombre affaire de publication, par un hebdomadaire à scandale, de textos passionnés échangés entre Jeff Bezos et Lauren Sanchez, une ancienne présentatrice télé avec qui il entretenait une relation extraconjugale.
Dans son texte publié mardi, MacKenzie Bezos affirme qu’elle ne compte pas s’arrêter là dans ses projets philanthropiques. « Cela prendra du temps, et des efforts, et de l’attention. Mais je n’attendrai pas. Et je vais continuer jusqu’à ce que le coffre-fort soit vide », a-t-elle écrit.