Meta affirme avoir alerté les quelque 50 000 personnes pouvant avoir été visées. (Photo: 123RF)
Meta a annoncé jeudi avoir fermé quelque 1 500 comptes Facebook et Instagram liés à des «cyber-mercenaires» qui les ont utilisés pour espionner jusqu’à 50 000 militants, dissidents et journalistes pour le compte de clients dans le monde entier.
Les comptes en question étaient connectés à sept sociétés offrant des services allant de la collecte d’informations publiques en ligne à l’utilisation de fausses identités pour entrer en relation avec les cibles en passant par de l’espionnage numérique via du piratage.
Meta affirme avoir alerté les quelque 50 000 personnes pouvant avoir été visées.
« Ces cybermercenaires prétendent souvent que leurs services ne ciblent que les criminels et les terroristes », souligne Meta dans un rapport.
« Leur ciblage est en fait sans distinction et inclut des journalistes, des dissidents, des critiques de régimes autoritaires, des familles de membres de l’opposition et des militants des droits humains », ajoute l’entreprise.
Quatre des sociétés concernées sont basées en Israël, un pays réputé dans le secteur de la cybersurveillance: Cobwebs Technologies, Cognyte, Black Cube and Bluehawk CI.
Les trois autres sont BellTroX, basée en Inde, Cytrox, basée en Macédoine du Nord et une société non identifiée basée en Chine.
Ces entreprises «semblent prêtes à cibler n’importe qui pour le compte du plus offrant», a relevé Nathaniel Gleicher, responsable de la sécurité, lors d’un briefing à la presse.
Elles se présentent généralement comme des « services d’intelligence sur internet », spécialisés dans la collecte et l’analyse d’informations récupérées sur des sites, des blogues, des forums de discussion, des pages de médias, etc.
Les cybermercenaires créent parfois de faux comptes sur les réseaux sociaux pour glaner encore plus d’éléments personnels, rejoignant même les groupes ou conversations auxquels ces personnes participent.
Les entreprises tentent aussi parfois de gagner la confiance de leur cible avant de les duper en leur envoyant des liens ou des pièces jointes piégés et ainsi accéder, frauduleusement, à leurs téléphones ou ordinateurs.
Elles peuvent alors récupérer des données sensibles comme des mots de passe, des numéros de téléphone, des photos, vidéos et messages, indique le rapport. Elles peuvent aussi activer les micros, caméras ou les fonctions de géolocalisation pour mieux espionner.
Meta n’a pas pu déterminer qui dirigeait l’entreprise opérant depuis la Chine, mais a constaté que certains des serveurs utilisés pour l’espionnage semblaient aussi être utilisés par des agents des forces de l’ordre.
« Notre enquête a révélé que des outils malveillants étaient utilisés pour surveiller des groupes minoritaires dans toute la région Asie-Pacifique, y compris dans la région du Xinjiang en Chine, en Birmanie et à Hong Kong », souligne le rapport.