L'organisateur de l'événement Paddy Cosgrave a depuis présenté des excuses, mais elles ne semblent pas avoir apaisé ses relations avec de nombreux partenaires. (Photo: 123RF)
Google et Meta (Facebook, Instagram) ont confirmé vendredi qu’ils ne participeraient pas en novembre au Web Summit de Lisbonne, un des principaux événements de la tech mondiale, à cause des positions du cofondateur sur le conflit entre Israël et le Hamas.
Plusieurs entreprises et invités éminents ont décidé de boycotter la conférence après des messages de Paddy Cosgrave, l’organisateur, qui a affirmé sur X (ex-Twitter) être «choqué par la rhétorique et les actions de nombreux dirigeants et gouvernements occidentaux» en soutien à Israël.
«Les crimes de guerre sont des crimes de guerre, même lorsqu’ils sont commis par des alliés, et devraient être dénoncés pour ce qu’ils sont», a encore écrit le 13 octobre cet entrepreneur irlandais qui a co-fondé ce rassemblement en 2009 à Dublin.
Il a depuis présenté des excuses, mais elles ne semblent pas avoir apaisé ses relations avec de nombreux partenaires.
Le géant des réseaux sociaux Meta a indiqué à l’AFP qu’il n’irait pas au Web Summit, sans s’étendre sur les raisons.
«Nous ne serons finalement pas présents au Web Summit», a de son côté déclaré Google au journal irlandais Irish Independent, qui rappelle que le géant d’internet fait partie des partenaires commerciaux de l’événement annuel.
Après les messages initiaux de Paddy Cosgrave, une vague de boycotts visant le prochain Web Summit, qui prévoit d’accueillir du 13 au 16 novembre quelque 2 300 start-up et plus de 70 000 participants, avait émergé du côté de grands noms de la tech.
«Je refuse de participer au Web Summit et j’annule ma participation», a par exemple annoncé sur X Garry Tan, patron de l’incubateur californien Y Combinator, l’une de ses têtes d’affiche.
Excuses
Il a notamment été imité sur X par David Marcus, ex-président de Paypal et précédemment responsable des cryptomonnaies chez Facebook, expert en intelligence artificielle, et par Ori Goshen, dirigeant de la société israélienne spécialisée dans l’intelligence artificielle AI21 Labs, dans une publication sur LinkedIn.
L’ambassadeur d’Israël au Portugal, Dor Shapira, a indiqué sur ce même réseau social que «des dizaines d’entreprises ont déjà annulé leur venue» et prévenu qu’Israël ne participerait pas au salon.
Mardi, Paddy Cosgrave a finalement publié un communiqué d’«excuses»: «Je comprends que mes propos, le moment où ils ont été prononcés et la manière dont ils ont été présentés ont profondément blessé de nombreuses personnes», a-t-il déclaré.
«Ce dont nous avons besoin en ce moment, c’est de compassion, et ce n’est pas ce que j’ai fait», a-t-il reconnu, en réitérant sa condamnation de l’attaque «monstreuse» du Hamas.
Un peu plus tôt mardi, il assurait sur X avoir reçu de nombreux messages de soutien venant d’Israël et d’ailleurs dans le monde.
Israël a été victime le 7 octobre d’une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas. Plus de 1 400 personnes ont été tuées en Israël depuis cette attaque. La plupart sont des civils morts le jour de l’attaque, la plus meurtrière depuis la création de l’État d’Israël.
Les frappes de représailles israéliennes ont tué plus de 4 100 personnes, en majorité des civils palestiniens, dont des centaines d’enfants, selon les autorités locales.
Les Gazaouis assiégés et bombardés attendent désespérément l’entrée de premiers convois d’aide internationale, une question pour eux «de vie ou de mort», selon les Nations unies.