(Photo: 123RF)
Ottawa — Meta a annoncé qu’il mettra fin à l’accès aux nouvelles sur Facebook et Instagram de tous les utilisateurs au Canada en réponse à l’adoption de la Loi sur les nouvelles en ligne à la Chambre des communes.
Le projet de loi C-18 qui obligera Google et Meta à payer les médias pour le contenu d’actualités qu’ils partagent ou réutilisent d’une autre façon sur leurs plateformes est en effet sur le point de devenir loi.
Le Sénat a adopté le projet de loi lors d’un vote final et il attend maintenant la sanction royale au milieu d’une impasse entre le gouvernement libéral et les géants de la technologie de la Silicon Valley.
Dans une déclaration, Meta soutient qu’il a répété à plusieurs reprises que pour se «conformer» au projet de loi C-18, «le contenu partagé par les médias, y compris les éditeurs de presse et les radiodiffuseurs, ne serait plus accessible aux utilisateurs de Facebook et Instagram au Canada».
Ottawa, qui affirme que la loi crée des conditions équitables entre les géants de la publicité en ligne et l’industrie de l’information en déclin, attend maintenant de voir si Google suivra le pas de Meta en supprimant le contenu journalistique de leurs plateformes au Canada.
Google a déjà laissé entendre que la suppression des liens d’actualités de son moteur de recherche populaire était une possibilité.
Au début du mois, Meta a entamé des tests, qui selon le géant des réseaux sociaux a pour but d’aider à «élaborer une solution efficace pour mettre fin à la disponibilité du contenu d’actualités». Ces tests bloquent les nouvelles pour 5% des utilisateurs canadiens. Google a effectué un test similaire plus tôt cette année.
Les AMIS, qui se décrit comme un mouvement citoyen non partisan qui défend la radiodiffusion publique, les médias et la culture, a réagi à la nouvelle. Ils applaudissent les parlementaires «qui ont tenu tête aux menaces de Google et Facebook de bloquer les nouvelles au Canada».
«L’adoption de la Loi sur les nouvelles en ligne est une mesure essentielle, et offre un soutien indispensable au journalisme d’ici. Obliger les géants du web à conclure des ententes de rémunération avec nos organes de presse vient corriger un déséquilibre du marché qui menace l’existence même du secteur canadien de l’information et, par surcroît, de notre démocratie», déclaré dans un communiqué la directrice générale pour Les AMIS, Marla Boltman.
La loi sur les actualités en ligne oblige les deux sociétés à conclure des accords avec les organes de presse pour les payer pour le contenu d’actualités qui apparaît sur leurs sites si cela aide les géants de la technologie à générer de l’argent.
Selon les AMIS, le travail ne s’arrête pas avec l’adoption de ce projet de loi. Le groupe souhaite qu’Ottawa veille à ce que Radio-Canada dispose des outils et des ressources pour «fournir des nouvelles locales et régionales là où le marché privé est absent».