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Microsoft investira 685 M$ dans 4 projets au Québec

La Presse Canadienne|Publié le 22 novembre 2023

Microsoft investira 685 M$ dans 4 projets au Québec

Microsoft compte déjà 1000 employés au Québec. (Photo: La Presse Canadienne)

Si l’opération de charme du Québec envers les centres de données est chose du passé dans un contexte de capacité énergétique limitée, les quatre projets déjà autorisés de Microsoft iront de l’avant, assure la multinationale américaine. La société investira ainsi l’équivalent de plus de 685 millions de dollars (M$) dans la région de Québec au cours des deux prochaines années.

Microsoft évalue que la construction de ses centres de données de L’Ancienne-Lorette, Donnacona, Saint-Augustin-de-Desmaures et Lévis représente un investissement de 500 millions de dollars américains sur deux ans, soit l’équivalent de près de 685 M$.

Le calendrier précis des quatre chantiers n’est pas encore arrêté, mais il sera partagé «dans les prochaines semaines», précise Michel Biron, le directeur du secteur public pour l’est du Canada de Microsoft, en entrevue. «Ça va augmenter la capacité infonuagique dans la région de 240% sur trois ans», s’enthousiasme-t-il.

Hydro-Québec avait mené une opération de charme afin d’attirer des exploitants de centres de données de 2016 à 2022. La stratégie était présentée comme une façon de mettre à profit les surplus d’électricité de la société d’État. Le Québec était perçu comme un territoire accueillant, notamment en raison des hivers froids qui permettent de refroidir les serveurs à plus faible coût.

Or, avec la fin des surplus, le gouvernement Legault doit faire un choix parmi les grands projets industriels qui veulent se connecter au réseau d’Hydro-Québec. Les centres de données ne font plus partie des secteurs identifiés comme les plus porteurs. Les projets déjà autorisés, comme ceux de Microsoft, peuvent toutefois aller de l’avant.

Microsoft est consciente des contraintes énergétiques du Québec et en a tenu compte dans son entente avec la société d’État. «Dans un contexte où l’énergie est limitée, on comprend très bien pourquoi le gouvernement gère prudemment la location de l’électricité», répond Michel Biron.

L’entreprise s’est entendue avec Hydro-Québec afin de réduire sa consommation d’énergie de 30% lors des périodes de pointe, donne en exemple le dirigeant. Il «ne pouvait pas» dévoiler le nombre de mégawatts qui seront consommés par les quatre projets.

Pour le moment, Microsoft n’a pas d’autres projets de centres de données dans les cartons pour le Québec. «C’est certain qu’on se prépare pour l’accroissement de la consommation infonuagique au Québec. Notre objectif, c’est vraiment de desservir avec ce qu’on a là. Je n’ai pas de détails précis à partager sur une expansion potentielle (en plus des quatre centres prévus).»

 

Des postes ouverts

Microsoft compte déjà 1000 employés au Québec. Malgré un contexte plus difficile pour l’emploi dans le secteur de la technologie, Michel Biron affirme que l’entreprise est toujours en mode recrutement dans la province.

En janvier, la multinationale avait annoncé qu’elle réduirait ses effectifs de 10 000 professionnels à travers le monde d’ici mars. En février, l’entreprise avait licencié 11 personnes à Montréal, selon un avis de licenciement collectif envoyé au gouvernement.

«Il y a toujours des postes ouverts chez Microsoft. Toutes les grandes transformations amènent une certaine gestion de la main-d’œuvre, comme partout ailleurs, mais, pour être capable de soutenir cette croissance-là, on est toujours à la recherche de talent.»

Les expertises recherchées sont notamment les développeurs, les experts en cybersécurité et en développement d’application, énumère le dirigeant.

 

De la formation Microsoft

Parmi ses projets au Québec, Microsoft a également lancé des partenariats pour offrir de la formation en technologie.

Elle s’est également associée à la firme KPMG pour lancer le Centre de développement des compétences en gestion des risques opérationnels qui donnera des formations gratuites en français, notamment en matière de cybersécurité.

Elle collabore également avec NPower afin d’offrir des formations sur les compétences en technologie qui aideront les chercheurs d’emploi au Québec. «C’est spécifiquement niché pour des formations francophones aux personnes qui sont en recherche d’emploi.»

L’entreprise espère ainsi joindre les «communautés qui sont sous-desservies: les femmes, les jeunes, les nouveaux arrivants et les personnes autochtones.»

 

Par Stéphane Rolland