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Nouveau coup dur pour Huawei, privée des applications de Facebook

AFP|Publié le 07 juin 2019

Nouveau coup dur pour Huawei, privée des applications de Facebook

(Photo: 123RF)

Facebook a rejoint vendredi les nombreuses entreprises technologiques contraintes de couper tout ou partie de leurs liens avec le chinois Huawei devenue bête noire de Washington: les nouveaux smartphones du géant asiatique vont être privés des applications du premier réseau social du monde.

Facebook est «en train d’examiner» les textes officiels des autorités américaines et de «prendre les mesures pour s’y conformer», a indiqué une porte-parole à l’AFP.

Pour l’heure, le groupe a suspendu la fourniture de technologies permettant à Huawei de pré-installer ces applications, a précisé le réseau social qui revendique 2,7 milliards d’utilisateurs sur l’ensemble de ses plateformes. 

Les propriétaires actuels de smartphones Huawei disposant de ces applications (Facebook, WhatsApp, Instagram, Messenger) pourront continuer à les utiliser et à les mettre à jour, a précisé le groupe à l’AFP, confirmant des informations de presse.

Comme beaucoup d’applications populaires, Facebook est pré-installé sur les smartphones, ce qui suppose que le réseau social collabore technologiquement avec le groupe chinois pour rendre cela possible.

Mais l’administration américaine a interdit le partage de technologies entre groupes chinois et américains, ce qui entraîne des effets en cascade sur tout le secteur technologique. 

Des conséquences qui pénalisent du même coup aussi des entreprises américaines, tant les deux économies sont interdépendantes en matière de technologies et tant Huawei est un poids lourd du secteur.

Alors que les États-Unis et la Chine sont embourbés dans une guerre commerciale à coup de droits de douane punitifs, Huawei cristallise en effet en grande partie le conflit, d’autant que les deux puissances sont en concurrence frontale dans le domaine technologique.

Washington a placé mi-mai le groupe chinois, actuellement numéro deux des smartphones et leader mondial de la 5G -internet nouvelle génération ultrarapide- sur une liste d’entreprises soupçonnées d’espionner pour le compte de Pékin. Ce que dément fermement le groupe chinois.

Les États-Unis a peu après donné trois mois de délai à Huawei, jusqu’à mi-août, avant d’imposer les sanctions, le temps que les industriels s’adaptent.

Survie

Conséquence de ces sanctions, les coups durs s’enchaînent pour Huawei. 

Les sanctions mettent sa survie en péril car elles le privent de technologies et de composants dont ses appareils ont besoin, depuis le système d’exploitation Android de Google jusqu’aux indispensables puces électroniques sans lesquels ne peuvent fonctionner les smartphones.

Les groupes américains Qualcomm et Intel notamment, qui figurent parmi les plus importants producteurs de puces électroniques, ont annoncé qu’ils ne fourniraient plus le groupe de Shenzhen (sud de la Chine), à l’issue du sursis de 90 jours accordé par la Maison Blanche. 

Google a aussi indiqué qu’il devait couper les ponts avec Huawei, le privant de fait de l’accès à son système mobile Android et à ses applications. En toute logique, si les sanctions américaines restaient en l’état, les appareils de Huawei pourraient donc perdre l’accès à la boutique en ligne d’applications de Google, le Play Store. 

Sans Facebook pré-installé et sans accès au Play Store, impossible pour les propriétaires des futurs smartphones Huawei d’accéder aux applications du réseau social comme à nombre d’autres applications. 

Le géant japonais de l’électronique Panasonic ou l’opérateur britannique Vodafone, entre autres, ont aussi annoncé qu’ils allaient devoir suspendre certains aspects de leur collaboration avec le groupe chinois. Pourrait s’ajouter à la liste le Britannique, ARM, qui conçoit des semi-conducteurs utilisés par l’ensemble de l’industrie des télécoms.

En plus des sanctions directes contre Huawei, les États-Unis s’attachent depuis plusieurs mois à convaincre les autres pays de cesser de faire affaire avec le groupe chinois. 

En retour, Pékin hausse le ton, notamment en laissant entendre qu’il pourrait bloquer ses exportations de «terres rares», des métaux dont l’industrie américaine a besoin dans de nombreux secteurs de pointe. 

La Chine a aussi indiqué jeudi qu’elle donnerait «bientôt» des détails sur sa très attendue liste noire d’entreprises étrangères «non fiables», une mesure destinée à contrer les États-Unis et qui devrait toucher les entreprises ayant déjà annoncé couper les ponts avec Huawei.