e service de streaming est passé de 157,8 millions fin mars à 146,1 millions fin juin. (Photo: Getty Images)
San Francisco — Disney a vu le nombre d’abonnés à sa plateforme de streaming Disney+ diminuer pour le troisième trimestre consécutif, mais a promis une remontée pendant l’été, alors que le groupe américain fait face à une grève historique des scénaristes et acteurs.
Le service de streaming est passé de 157,8 millions fin mars à 146,1 millions fin juin, principalement à cause du marché indien, à la suite de la perte des droits de retransmission du championnat national de cricket.
En tout, le géant du divertissement a réalisé un chiffre d’affaires en petite hausse, mais légèrement inférieur aux attentes des analystes, à 22,3 milliards de dollars US (G$) sur la période, d’après son communiqué de résultats publié mercredi.
De fin septembre à fin juin, Disney+ a perdu 18 millions d’abonnés en tout. La baisse du printemps est surtout liée à une chute de 24% entre mars et juin en Inde, où la déclinaison du service, baptisée Hotstar, pèse quasiment un tiers du total mondial.
Mais la plateforme a aussi constaté un léger recul de 1% en Amérique du Nord, le deuxième consécutif.
Elle cherche cependant à rester positive, assurant s’attendre à un rebond du nombre d’abonnés pendant le trimestre en cours, tant sur son marché domestique qu’à l’international.
En termes financiers, l’activité de streaming reste déficitaire, mais elle a continué à réduire ses pertes opérationnelles sur le trimestre, à 512 millions de dollars US (M$) au lieu d’1G$ US l’année dernière à la même période.
Disney a aussi vu ses recettes pour les films et programmes vendus aux cinémas et chaînes de télévision diminuer, à 6,7G$ US.
Seuls les revenus des parcs d’attractions, croisières et produits dérivés ont progressé substantiellement, de 13%, à 8,3G$ US. L’activité en a dégagé un bénéfice opérationnel de 2,4G$ US (+11%).
«Irréalistes»
Sous l’impulsion du patron Bob Iger, le Royaume enchanté a entrepris de faire des économies cette année, notamment en supprimant 7 000 postes et en réduisant la production de contenus.
Rappelé aux commandes fin 2022, Bob Iger, 72 ans, avait déjà dirigé l’entreprise de 2005 à 2020. Le conseil d’administration du groupe a voté à l’unanimité en juillet pour prolonger son contrat jusqu’à la fin 2026.
Mais l’emblématique dirigeant a perdu en popularité ces derniers mois. Il fait face à une grève historique d’Hollywood: les acteurs ont rejoint mi-juillet les scénaristes pour réclamer une revalorisation de leur rémunération, en berne à l’ère du streaming.
Ils veulent en outre obtenir des garanties sur l’usage de l’intelligence artificielle (IA), pour empêcher les studios de s’en servir pour générer des scripts ou cloner leur voix et leur image.
Des exigences «irréalistes», selon Bob Iger, conspué dans des manifestations de Los Angeles à New York.
«Rien n’est plus important pour cette entreprise que sa relation avec la communauté des créateurs, les acteurs, auteurs, réalisateurs et producteurs», a-t-il déclaré mercredi lors d’une conférence téléphonique. «J’ai un profond respect pour tous ceux qui sont vitaux à l’extraordinaire moteur de la création qui alimente ce groupe et notre industrie».
En Floride, Disney est en pleine bataille avec le gouverneur Ron DeSantis. Cette personnalité de la droite dure américaine, en lutte contre une supposée culture «woke», a mis fin en février au statut spécial dont bénéficiait l’entreprise dans son État depuis les années 1960.
En mai, le groupe californien a renoncé à construire un campus de près de 900M$ US près de son parc d’attractions de Floride.